Ces quelques mots pour te donner de mes nouvelles qui, pour l'instant, vont à peu près. Voici 3 cartes et une lettre que je t'ai envoyées et aucune réponse [...] Sur ce que je t'envoyais, je t'annonçais que j'étais blessé à la jambe gauche. J'ai été blessé le 15 juin par un éclat d'obus dans la jambe. J'ai été évacué sur l'hôpital de Vittel où je suis toujours très bien soigné mais malheureusement, la plaie étant trop grave, je suis obligé de t'annoncer que l'on m'a coupé la jambe en haut du genou. La vie militaire est terminée pour moi mais ce n'est pas ce qui nous empêchera de vivre heureux. J'ai été opéré le 9 juillet. Maintenant, la plaie se cicatrise assez vite et je compte, d'ici quelque temps, être envoyé dans un autre hôpital pour être appareillé, assurément un hôpital qui me rapprochera de la maison, quoique je suis prisonnier en même temps, mais les blessés comme moi sont aussitôt libérés dès la guérison. Enfin je compte être définitivement de retour vers la fin septembre [...] Tu me raconteras ce qui se passe. Que devient Charles et ton père, Louis... [...] Je termine pour aujourd'hui en t'envoyant mes meilleurs baisers et d'être bientôt près de toi. À bientôt de tes nouvelles.