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       Jusqu'au milieu du XXème siècle, les lessives étaient une grande affaire qui avaient lieu deux fois par an, avant l'été et avant l'hiver. Entre temps, il y avait le nettoyage du "petit linge" que l'on savonnait et rinçait tous les huit jours.

       Pour les draps de lit, les serviettes, c'était autre chose !
Ils étaient changés tous les mois et mis de côté, au grenier, avec des sacs remplis de cendre de bois criblée. La potasse des cendres donnait, gratis, le même résultat que nos produits industriels d'aujourd'hui, dont la publicité assure qu'ils lavent plus blancs les uns que les autres...

       Il en fallait du temps pour que la "bugade"soit réussie !
Dans le "bugadier", chauffait l'eau qui allait "cuire le linge". Le feu éteint, on laissait la lessive "confire" en se refroidissant jusqu'au lendemain.
Ensuite, placé sur la brouette, le linge était transporté au lavoir... [ voir aussi la page des lavoirs sur Wikipédia ]

       Si les photos sont muettes, il est permis de penser que nos lavandières ne l'étaient guère et que les langues étaient aussi agiles que les battoirs.


UN PEU D'HISTOIRE...

       La création des lavoirs résulte d’une prise de conscience collective de l’importance de la salubrité publique et des principes élémentaires d’hygiène. Choléra, variole et typhoïde meurtrissent le XIXème siècle...
La loi du 3 Février 1851 vote un crédit spécial pour subventionner à hauteur de 30 % la construction des lavoirs.
L’Assemblée législative vote un crédit de 600 000 F, le 3 décembre 1851, sous Napoléon III, pour la construction de lavoirs publics.

       Les travaux étaient mis alors en adjudication sur "rabais à la chandelle", d'où une certaine similitude de conception et de matériaux.
Dans certaines communes, les femmes utilisaient les lavoirs gratuitement, dans d'autres communes, elles devaient payer un droit.
On constate effectivement que c’est après 1850 que ces lavoirs firent vraiment et presque partout leur apparition ; des lavoirs tels que nous les connaissons : aménagés, couverts, transformés en bâtiments fonctionnels et considérés comme indispensables à la vie de la cité en facilitant, un tant soit peu, le labeur des lavandières.
Certains confèrent au lavoir l’allure d’un petit temple où s’incarne la part des lavandières elles-mêmes dont la tâche répétitive et souvent épuisante se trouve valorisée, presque sacralisée, par un édifice remarquable.

       Autrefois il y avait au moins un lavoir par village ou hameau et l'on pouvait estimer l'importance du village au nombre de lavoirs qu’il possédait.
À La Chapelle Gonaguet, le Conseil municipal semble avoir voulu, dans un premier temps, saisir l'opportunité de la subvention de 1851 comme semble l'indiquer ce devis de l'époque :

       Mais ce ne sera qu'au cours du vingtième siècle, sous le mandat d'Alexis LABORIE, maire de 1921 à 1933 et qui fit édifier aussi le monument aux morts (1922), que le village "se couvrit" de ses lavoirs...



Lavandière au lavoir du bourg
    
Lavoir communal au bourg
construit en 1922



Lavoir communal aux Places

    
Source et emplacement de l'ancien lavoir de Merlande
construit en août 1924 pour le somme de 2664 F.
Il sera détruit et comblé dans les années 70...


Plan du lavoir des Reyssoux
construit en septembre 1923 par l'entreprise Gervaise
pour la somme de 1382,40 F.


Lavoir communal aux Reyssoux


SI L'EAU QUI COURT POUVAIT PARLER...





Le lavoir des Places remis à neuf...

C'est en juin 2011 que la nouvelle association du Temps libre chapelois, s'étant retroussées les manches,
a curé et nettoyé le lavoir des Places,
extrayant un bon m³ de boue qu'il reste encore à dégager avant le prochain orage...

Ainsi remis, sinon à neuf, du moins en état, ce petit patrimoine rehausse ce bas-fond de terre de belle manière.
Et l'on entend presque battoirs et lavandières stoppant un moment le pas de quelques promeneurs imaginatifs...



     

À noter que la palette qui arrête l'eau et permet que le lavoir se remplisse
n'a pas été mise en place, volontairement, pour des raisons de sécurité.



Au lavoir des Reyssoux,
le pont de "la font" bien malade...
article du 8 juillet 2011

     

     

           C'est peut-être le joyau de notre petit patrimoine qui part en ruine...


Famille HOMERY
     

Ce petit pont de style, en pierre de taille, enjambant l'écoulement de la source des Reyssoux, est antérieur à 1923, date de la construction du lavoir par l'entreprise Gervaise (-voir plus haut-).
Il permet aux agriculteurs de rejoindre leurs terres par delà le vallon de "la font" (la fontaine en occitan, prononcez lo foun), ancienne dénomination de ce lieu particulièrement propice au calme et à la méditation.


           La boucle des Servanties passe par ce lieu si paisible où source, lavoir et pont ouvrent sur le vallon du Pouzat lequel offre au promeneur le champ d'une méditation ressourçante...

           Depuis longtemps déjà, un côté de la chaussée carrossable est effondré, probablement sous le poids de trop lourdes charges. Un affaissement en témoigne et, quand le lavoir fut nettoyé et remis en état lors de la manifestation de la balade des lavandières, en janvier 2008, on a bien compris que l'écoulement de l'eau était obstrué par quelque pierre du conduit souterrain...
C'est ainsi que l'ancien premier adjoint, conscient de la richesse que représente ce petit patrimoine pour notre commune, avait fait établir un devis par l'entreprise Auberon (4200€) puis avait contacté la Fondation du patrimoine avec laquelle il avait bâti un projet de restauration du pont, moins onéreux et subventionné. Après son éviction de l'exécutif municipal (novembre 2009) puis sa démission (août 2010), le projet de restauration du pont semble être resté lettre morte...
On se souvient aussi que les anciens des Reyssoux réagirent avec fermeté quand ce lieu devint, soudainement, un espace de jeu pour les petits Chapelois... Heureusement, ce projet municipal fut vite abandonné, avant le démantèlement, qui avait déjà commencé, du petit muret en pierres sèches longeant le lavoir...

           Mais aujourd'hui, nouvelle catastrophe : il y a trois ou quatre semaines environ, les pierres centrales des deux parapets ont été jetées à bas, chacune de leur côté -est-ce accidentel ou malintentionné ? - , laissant la construction dans l'état d'un monument en ruine qu'il ne s'agit plus seulement aujourd'hui de restaurer mais de sauver !
L'affaire tarda à être connue par la mairie qui, dès qu'elle le fut, envoya ses cantonniers sur les lieux pour constater les dégâts. Les trois blocs de pierre, mises à bas, furent remontés...
Ce n'est pas l'adjointe déléguée au patrimoine qui fut saisie de l'affaire mais l'adjoint délégué à l'environnement et aux services techniques. Contacté à ce sujet, il déplore le fait et assure qu'il faudra bien y remédier, ce qui, bien sûr, est à l'évidence.

           Voilà donc un projet obligé pour notre municipalité. Nous espérons qu'elle saura prendre à bras-le-corps la situation en profitant de ce qui se présente comme une opportunité de fait, pour mener à bien l'ancien projet de restauration de fond d'un monument qui, s'il est de facture simple n'en est pas moins dans le style d'une époque, construit avec goût : ce pont, en effet, et malgré son emprise étroite et haute, aurait pu être lourdaud ; il est, tout au contraire, d'une architecture légère et bien intégrée dans ce paysage très particulier de notre commune : le vallon du Pouzat...

           À suivre donc...

Aspect du pont en 2010

     

     


Un peu plus bas, le puits du Pouzat





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