Merlande possédait trois lieux distincts de sépultures : l'église, le cimetière dit
"cimetière d'en haut" et le cimetière des pauvres.
On sait généralement que des services rendus exceptionnellement aux paroisses assuraient
le privilège d'être inhumé sous le pavé de la nef. Les prieurs, et
quelques personnes importantes, seront enterrés dans l'église. Et cela jusqu'en 1778, date
à laquelle une ordonnance royale supprime les sépultures dans les églises paroissiales. Laïcs
et religieux de Merlande seront alors enterrés au cimetière, dans les "bières ou vases de
pierre".
En 1780, Joseph COMBES est peut-être le premier prieur de Merlande à être enterré
dans le cimetière supérieur, "les pieds tournés vers l'Église".
Dans l'église, les tombeaux étaient disséminés un peu partout, et, sans doute, les contemporains avaient
pour eux des marques certaines sur lesquelles aucune note n'a pu nous renseigner.
Seul, le caveau des prieurs est reconnaissable à l'importance de la pierre ( la seule qui
ait deux mètres de long sur un mètre de large ) et qui en ferme l'entrée, comme à la place
qu'il occupe : à égale distance de la porte et du maître-autel, au pied de la balustrade des
autels latéraux... Il est directement sous la clé de voûte de la coupole, et se trouve
ainsi au centre même de l'édifice.
Ajoutons que, pendant sept cents ans, le clocher de
l'église étant au-dessus de la coupole, la corde de la cloche passant par la clé de voûte,
le sonneur foulait ainsi la pierre des Prieurs décédés. Les religieux voulaient
être humbles, jusque dans leur tombeau.
Il semble aussi que leurs mains, glacées par la mort, eussent voulu appeler encore au pied
des autels leur chrétienne population...
Vous trouverez ci-dessous la liste des sépultures dans la chapelle de Merlande de 1668 à 1778.
Il existe aussi deux cimetières, le cimetière des pauvres et le cimetière
supérieur.
Dans ce dernier, les familles pouvaient avoir des tombeaux réservés.Elles y recevaient, parfois, les dépouilles de leurs
amis. Quelquefois, même le Prieur prêtait un tombeau, pour des raisons spéciales, sans
cependant concéder un droit aux autres membres de la même maison.
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n reste de ce cimetière supérieur subsiste encore aujourd'hui. Il est situé en
surplomb de la petite murette en mauvais état qui le sépare du chemin remontant vers
la Baucherie. Ce cimetière aurait été, autrefois, profané par quelques pilleurs...
On peut cependant voir deux tombes en pierre, dont celle de
Jeanne CAPETE qui a été la dernière personne a y être inhumée,
le 13 janvier 1856.
(
voir plus bas )
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e cimetière des pauvres a été abandonné au milieu du XVIIIème siècle. Il y aurait
eu moins de sépultures que d'inhumations dans l'église ! C'est dire que les
familles peu aisées n'étaient qu'en petit nombre...
Ce cimetière était placé à l'occident du cimetière supérieur, la
moitié orientale s'étendant en avant de la moitié occidentale du cimetière d'en haut.
L'autre partie était au-delà, sur le même alignement. En venant de l'église, on longeait
ainsi le mur méridional du cimetière d'en haut. On avait donc bientôt, à sa
droite, la porte de celle-ci ; à sa gauche, la porte du cimetière inférieur. Le terrain de
ce dernier était sans doute moins sec, et il n'y eut point de sépulcres en pierre.
Une partie de ce cimetière a été préservé en mémorial et se trouve juste derrière
cette vitrine.
Sépultures dans l'église, de 1668 à 1778
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15 août 1668
Jean PARDE, procureur d'office de la juridiction, inhumé par Messieurs GRILLE, curé de
La Chapelle Gonaguet, DOSILLAC, curé de Bussac, CASTAIGNET, vicaire de
Preyssac et le curé d'Andrivaux.
3 novembre 1670
Demoiselle François-André, veuve de feu GUIBERON, escuyer,
sieur de la Roche, décédée dans sa maison du bourg de Merlande à l'âge de 63 ans,
inhumée par le prieur Marc CLARY.
2 janvier 1671
Henry BONNET, maître-chirurgien, demeurant au Puy de Merlande.
20 septembre 1671
Jean BOUCHIER, 3 mois, fils de Hélies BOUCHIER le jeune, bourgeois de Périgueux,
et de Marie de LINARDS.
17 août 1684
MARTIN du village de La Sauvagie, paroisse de Preyssac, inhumé par le
prieur ANDRÉ.
6 août 1703
Marie LUCQUET, femme de Charles DESVAUX, sieur du Claud, âgée de 35 ans.
22 janvier 1708
Jean THOMASSON, dit "petit laboureur", âgé d'environ 60 ans, enseveli entre
le bénitier et la muraille de l'église, "pour cette fois seulement, et sans que ses héritiers
puissent prendre led. enterrement pour une possession de tombeaux ny aucun droit dans
l'église". Et "pour reconnaître l'honneur qui luy a esté fait pour le susd. enterrement
a promis Jean Thomasson son fils de donner à la fabrique de l'église ce qui sera jugé
raisonnable, fait en présence de messire Rouxguilhem, curé de la chapelle, et
d'Aymard Laborie".
1715
Marie N., veuve de Jean BIRAS, du village de la Lande (Bussac).
1719
Jeanne ANDRIEUX, 2 ans, de la Boscherie, dans les tombeaux de P. DANIEL,
menuisier de Vaure.
1721
Dame Marguerite DUCLUZEL, "vefve du defunet Jean de MARTIN, advocat du Roy au siege
de perigueux, escyer, sieur de chataignouse", agée de 72 ans.
1727
Naillas BIRAS, 60 ans, de Lalande de Bussac, dans ses tombeaux.
1735
"Pour cette fois seulement", Jeanne BIRAS, femme d'Aymard LABORIE.
1742
Sicaire DESNAUX, "dans les tombeaux de ses ayeuls".
1743
Hélène LAMBERT, femme de Hélie BIRAS.
1744
Marie DUROUCHARD, fille de Sr Jacques DUROUCHARD, praticien, et de Françoise DEVAUX,
damoiselle.
1745
Guillaume DEVAUX, Sr du CLAUD.
1748
Jeanne MOURGUES, veuve de feu Jean PEYRONNET, de la paroisse de S. Sulpice d'Eymet,
au diocèse de Sarlat, et âgée de 75 ans.
1750
- Aymard LABORIE, de la Boscherie, âgé de plus de 80 ans.
- Marie DESVAUX, fille de François DESVAUX, et de la damoiselle Marguerite de LABORIE,
4 ans.
1752
- Marguerite de LABRÜE du bourg de Merlande, 40 ans.
- Elizabeth CHASSAREL de MARTIN, de la ville de Périgueux, décédée aux
Landes, 60 ans.
- Joseph de MARTIN, "premier advocat du Roy", de la ville de Périgueux,
décédé à N. D. de la Garde, 73 ans.
1756
- François DESVAUX, décédé subitement, 60 ans.
- Jean BELIN, cuisinier de M. de MARTIN, aux Landes, 58 ans.
1761
- Jean BIRAS, de la Boscherie, 23 ans.
- autre Jean BIRAS, dit "Couzi", de Lalande de Merlande, 60 ans.
1762
autre Jean BIRAS, dit"Birbili", de Lalande de Bussac, 60 ans.
1763
Jean RIVET, de la Boscherie, 56 ans.
1765
- Jeanne COMUNAL, de Lalande de Merlande, 65 ans.
- autre Jean BIRAS, du même Lalande, 14 ans.
1766
Marguerite BOURGOIN, de la Boscherie, 38 ans.
1768
Catherine DESVAUX, du Puy de Merlande, 73 ans.
1775
Marie BOURGOIN, de Lalande de Bussac, 36 ans.
1776
Jean LABORIE, de la Boscherie, 24 ans.
1778
Marie GARDES, du Puy de Merlande, 43 ans.
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d'après les écrits de l'Abbé LABORIE, parus dans le journal "L'INDÉPENDANT"
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