Geoffroy de CAUZE avait donc uni à l'abbaye de CHANCELADE, en 1142, le lieu
de Merlande, son prieuré et ses dépendances. Il y aurait eu un autre édifice
à "Landia" ( "les Landes" ) où l'Évêque aurait chanté la première
messe et béni un cimetière.
En 1705, l'Évêque cède la maison des LANDES, "Domun de Landis"
à des religieux. Elle aurait été destinée aux convalescents des abbayes et des prieurés voisins,
pour ceux qui avaient besoin d'un changement d'air et d'une solitude tranquille.
Ce devait être aussi un lieu de retraite momentanée, pour les moines qui voulaient passer
quelques jours dans un silence plus absolu ou plus austère.
Les Landes, en effet, ne sont qu'à deux lieues de Chancelade, et à 1500m de
Merlande. Leur position topographique, la surélévation du terrain et le bon air qu'on y
respire rendent cette double hypothèse parfaitement admissible.
Quoiqu'il en soit, l'Ordre ne garda pas toujours cette demeure solitaire ; et nous savons
au moins que dans la seconde moitié du XVIIème siècle, le Domaine des LANDES appartenait à
la famille de MARTIN...
Les MARTIN sont une famille de Limoges venue s'installer en Périgord au
début du XVIIème siècle à l'occasion de la nomination de Mgr Jean MARTIN, un cousin
de la famille, comme Évêque de Périgueux (autour de 1600).
Aussi haut que remontent les renseignements historiques, les Landes furent la demeure de
Jean de MARTIN, "premier avocat du Roy adjoint" au siège de PÉRIGUEUX,
écuyer, sieur de CHATAIGNOURE, qui épousa Marguerite de CLUSEL.
Elles passèrent ensuite à Joseph de MARTIN (1682-1752),
sieur de VAURE et de la CHATAIGNOURE, qui naquit à Merlande mais vécut
ordinairement à Périgueux dont il était "noble bourgeois" et où il fut
"deuxième avocat du Roy escuyer". Marié en 1706 à Isabeau (ou Elisabeth ?)
de CHASSAREL de JAILLAC, il fit
entrer deux de ses fils dans les gardes du corps et les mousquetaires du roi.
Il fut Maire de Périgueux de 1733 à 1736.
Son fils aîné, Michel de MARTIN, hérita du domaine en 1741. Il fut escuyer
seigneur de JAILLAC et signait quelquefois Michel de Martin de Jaillac ou
Michel de Jaillac de Martin. Mais il mourut en pleine jeunesse, en 1742.
Les MARTIN semblent s'être éteints peu après...
Au XIXème siècle, les LANDES appartenaient encore à Mesdemoiselles de JAILLAC et,
par elles, sont devenues la propriété de M. le Vicomte de CREMOUX.
Celui-ci l'a vendue, vers 1850, à M. Barthélémy LABORIE, descendant
d'Aymard LABORIE, qui
y installa une tuillerie vers 1880, laquelle fut exploitée par lui-même puis
par ses enfants jusqu'à la guerre de 1914.
A la fin du XIXème siècle, la petite chapelle existait encore, avec son vieil autel en pierre,
de profonds supports moulurés et ornés d'une litre extérieure, signe de dépendance seigneuriale.
Quelques anciens du village se rappellent en avoir entendu parler...
Dans les années 60, il restait encore un mur debout et les restes d'un porche qui jonchaient
le sol en terre battue. L'autel, une grosse pierre supportée par 2 montants, était toujours
debout avec quelques sculptures... La chapelle devait être de dimensions réduites, 8m sur
3 environ, et se situait à l'écart du bâtiment principal, en face de la maison du gardien,
vers l'étang.
Les restes de cette ancienne chapelle, probablement du XVIIème, ont été démolis vers
1975... au bulldozer !
Cette maison des Landes était quelquefois désignée, dans les registres, sous le nom de
"Repaire" et, à la fin du XIXème, sous celui de "Château".
|