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décembre 2006


CONSTELLATIONS : les premiers pas...

Ce mois-ci, je m'adresse aux tout-débutants. C'est une approche de l'observation des étoiles que je propose, suite à la randonnée nocturne du 21 octobre dernier où, depuis Maisonneuve nous avons commencé à apprendre à lire le ciel. Comment faire quand on n'y connaît rien ? Et par où commencer ?...
Et d'abord, qu'est-ce qu'une constellation ?

          

Depuis les temps les plus reculés, les hommes sont fascinés par le ciel, objet de curiosité et d'étonnement, parfois aussi de peur ou de polémique. Et dès qu'ils établirent un lien entre les mouvements du ciel et l'alternance des jours et des nuits, ils furent fascinés par l'astronomie.
Pour une localisation rigoureuse des astres, la sphère céleste est partagée de nos jours en 88 constellations c'est à dire en 88 secteurs géographiques très précis, chacun renfermant un certain nombre d'étoiles visibles, plus ou moins brillantes, dessinant des figures arbitraires auxquelles ont été donnés des noms de héros, d'animaux ou d'objets, associés à des mythes et des légendes de l'Antiquité, ou choisis au XVIIème ou XVIIIème siècle par quelques astronomes, auteurs d'atlas célestes.
Les étoiles les plus brillantes d'une même constellation sont désignées par une lettre grecque.

Ainsi Cassiopée, constellation "circumpolaire", c'est à dire tournant autour de l'étoile polaire de manière suffisamment proche pour être visible tout au long de l'année. Elle a été répertoriée par Ptolémée au IIème siècle.

Elle possède 5 étoiles bien visibles qui forment un M ou un W selon l'époque de l'année.
Elle est particulièrement facile à repérer, dans la partie nord du ciel. Selon l'heure de la nuit ou l'époque de l'année, elle peut être plus ou moins haute. Elle est, à titre d'exemple, à son point le plus haut, presqu'au zénith, en début de nuit autour du 1er janvier...

          
          

C'est par elle que vous allez commencer votre observation. Elle va vous servir de point de repère pour d'autres repérages. Mais d'abord, observez-la bien... Les deux angles qu'elle forme ne sont pas identiques : l'un est plus ouvert que l'autre. Imaginez et suivez la bissectrice de l'angle le plus fermé. Vous arrivez assez rapidement sur une étoile un peu plus brillante que les autres : vous êtes sur la pointe de la constellation de Céphée, dont les étoiles principales dessinent une sorte de maison ( à l'endroit ou à l'envers selon l'heure et la saison). Et en poursuivant presqu'en ligne droite, vous tombez sur une seconde étoile plus brillante que les autres et qui n'est autre que... αUrsa Minoris, encore appelée Polaris ou Étoile Polaire.

Essayez maintenant de repérer la constellation de la Petite Ourse, qui n'est pas évidente à trouver. En effet, elle ne possède que trois étoiles bien visibles : la polaire et les deux étoiles du fond du "chariot" appelées les gardes. Les autres sont moins visibles. On dit qu'elles ont une magnitude plus grande. Cela semble paradoxal, mais c'est ainsi : plus la magnitude est petite, plus l'étoile est brillante.

          

Les étoiles les plus brillantes ont une magnitude de 0 ou même une magnitude négative (Polaris, l'étoile polaire, a une magnitude de 2 alors qu'Auriga, de la constellation du cocher, non loin de là, a une magnitude de 0,1). À l'œil nu, les étoiles les plus faibles ont une magnitude de 5 ou 6, soit un éclat 250 fois moindre que les plus éclatantes !


Un peu de mythologie maintenant...
La reine Cassiopée, épouse de Céphée roi légendaire, mère d'Andromède et reine d'Éthiopie, avait tant loué la beauté de sa fille Andromède, surpassant, disait-elle, celle des Néreïdes, les demi-déesses, que celles-ci demandèrent à Poséïdon, dieu de la Mer, de les venger.
Poséïdon envoya un monstre marin, la Baleine, ravager le royaume de Céphée.
La seule façon d'apaiser la colère de Poséïdon était d'attacher Andromède à un rocher pour qu'elle soit dévorée par le monstre marin.
Par chance, un chasseur de monstres, Persée, arriva avec Pégase, son cheval ailé. Il tua le monstre et délivra Andromède dont il tomba amoureux...



Exemple d'objets dans la constellation de Cassiopée

NGC 7635 (appelé Bubble Nebula) est une nébuleuse planétaire (en rouge sur la photo), c'est à dire le reste d'une étoile semblable au soleil et qui s'est éteinte en éjectant sa matière. Elle est située à 11 300 al , dans la constellation de Cassiopée. D'un diamètre de 10 al, elle résulte de la compression d'un nuage de gaz moléculaire froid par la radiation d'une étoile massive.

M52 est un amas ouvert (en bas sur la photo), proche de l'étoile β de la constellation de Cassiopée. La distance de M52 est estimée entre 3000 et 5400 al. Il contiendrait 200 étoiles environ.


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