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 Quelques généralités... 


La forêt est importante en Dordogne.
Elle recouvre une surface de 400 000 hectares, soit 44% de sa superficie, et produit 2 millions de m³ de bois par an.
Cependant, seul 1.200.000 m³ est récolté ! (dont 8.000 tonnes de copeaux qui se brûlent annuellement dans les différentes chaufferies)

La ressource est donc là, mais nettement sous-exploitée...

À ceci, plusieurs explications :

  • La taille et la répartition des propriétés tout d'abord : la moyenne des propriétaires possède 4,5 hectares de bois en 20 parcelles... Il y a donc un morcellement des bois peu propice à son exploitation rationnelle.

  • Les caprices du climat ensuite : En 85-86, par des gelées oscillant entre -20° et -30°, les jeunes repousses de châtaigniers ont été détruites. Le mauvais bois s'est alors mélangé au bon bois... La sècheresse qui a suivi a été fatale au bois rescapé... Puis, en 1999, il y a eu la tempête qui a couché nombre de grands arbres qu'un sol gorgé d'eau n'a pu retenir. 15% de la forêt est encore marquée par cette tempête qui a touché 60.000 ha ; aujourd'hui 30.000 ha sont nettoyés et 15.000 ha sont reboisés.

  • Enfin, un "laissé à l'abandon" général en ce qui concerne les bois de châtaigniers, très nombreux dans notre département : autrefois, les paysans aidaient le châtaignier à vivre en les fumant au pied. Sans apport d'engrais, le sol s'est appauvri et le dépérissement des bois de châtaigniers a été général sur la Dordogne.

  • Par contre, les maladies du bois n'ont quasiment pas d'impact sur notre forêt. Les arbres ont développé un système immunitaire efficace (à l'exeption, bien sûr, de la graphiose de l'orme qui a décimé l'espèce dans les années 70).
    Exemple : pour se défendre contre la chenille processionnaire, l'arbre abrite un virus capable d'éradiquer ce prédateur en trois ans, durée qui correspond justement au cycle du papillon en question.
    Il y a bien le chancre (caractérisé par des spores orange autour des chancres) mais qui reste une maladie limitée.

    Les sols de nos forêts sont souvent des sols potentiellement riches.
    Des indicateurs en témoignent : les fougères, indicateur de sol acide et frais (capacité de production importante), la hauteur des arbres qui est aussi un indicateur de fertilité du sol...

    Le Conseil Général de la Dordogne a opté pour la promotion d'une production mixte, à l'inverse d'un productivisme de monoculture du pin par exemple...

    Souhaitons que cette rationnalité voulue de l'exploitation forestière en Dordogne ne soit pas conduite par des impératifs de pure rentabilité économique à court terme mais respecte notre tradition forestière multicentenaire...
    Il y a lieu, heureusement, de relativiser un peu les choses : cette rationalité touche environ 25% des territoires forestiers ; le reste est conduit selon la tradition forestière multicentenaire.