Autour du pain
Le régal de mon enfance !

Gilbert                                                       



Il y a une soixantaine d'années, ma grand-mère ZÉLIE de la Beaucherie me régalait avec un morceau de pain et "des choses autour !

  • LE PAIN CONFIT

    Quand mémé faisait un ragoût de haricots ("la sagronade") dans la marmite qui mijotait sur la braise de la cheminée, vers les 10 heures (il fallait toute la matinée pour mener à bien l'ouvrage), je lui demandais de me faire du pain confit.
    Elle attrapait la tourte de 10 livres de Monsieur BEAUGIER, "rassie" à point, et en coupait une tranche, épaisse d'un gros doigt. Une frotte d'ail sur la croûte et direction la marmite découverte pour bien surveiller l'alchimie. Quand le pain était bien gonflé de ce bouillon de cuisson, avec l'écumoire elle l'égouttait et le plaçait dans une grande assiette plate. Quelques grains de gros sel, un bon filet d'huile de noix et le régal commençait .
    Essayez ! Mais si vous ne trouvez pas la grosse tourte de campagne de 10 livres, vous ne connaîtrez jamais le bonheur de déguster le vrai pain confit...

  • LA PANADE

    On en faisait aux bébés dès qu'ils étaient sevrés, et même plus tôt s'ils ne supportaient pas le lait.
    Vous faites griller une bonne tranche de pain pendant que chauffe un bol d'eau dans la casserole. Vous rompez ce pain en morceaux de la grosseur d'une noix et vous le mettez dans l'eau à petit feu.
    Quand le pain a bien gonflé, (toute l'eau ne doit pas être bue) vous servez dans un bol, sucrez à volonté (sucre ou miel) et vous dégustez.

    Mais rien n'égale le plaisir de faire griller lentement son pain au bout d'une pique de fer devant les braises de la cheminée, opération de mise en condition qui vous fait saliver à l'idée de ce que vous allez manger...

  • LES DAUDINES

    Ce n'est point aux anciens que l'on apprendra à faire des daudines, mais qui n'en a jamais mangé y trouvera un goût de "reviens-y".
    Selon le nombre de convives, vous battez longuement à la fourchette un ou plusieurs œufs.
    Vous coupez du pain en tranches fines (1 cm environ) et vous faites tremper ce pain un bon quart d'heure dans les œufs battus, le temps qu'il s'imprègne bien de ce liquide.
    Vous faites cuire alors vos tranches en les prenant avec une fourchette, comme une omelette, jusqu'à ce qu'elles soient dorées dessus, dessous. Et HOP ! dans l'assiette, saupoudrez de sucre semoule.
    Vous m'en direz des nouvelles !

  • LE TREMPIL

    C'est l'été. Il fait chaud. Vous avez envie de faire collation, mais rien ne vous tente. Alors vous allez faire un trempil.
    Rompez du bon pain en morceaux dans un grand bol. Mettez dessus quelques sucres à votre convenance, versez du vin rouge bien frais additionné plus ou moins d'eau, attendez un peu que le pain ramollisse et vous vous en lècherez les babines !

Voilà donc quelques souvenirs de mon enfance.
Je pourrais y ajouter le fromage blanc juste égoutté dans un torchon blanc, le lait caillé qui avait "tourné" en chauffant et que l'on mangeait sucré une fois refroidi (eh oui, il n'y avait pas de frigo) ainsi que toutes les douceurs que l'on savait faire avec les noix, les châtaignes, la farine de maïs, recettes que d'expertes cuisinières (chapeloises !) vous donneront si vous les leur demandez...

Mais le meilleur de tout, c'était le massepain, bien souple et bien gonflé, que me faisait ma marraine Noémie JANAILLAC (tata mimi) chaque fois que j'allais la voir...





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