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J'ai rassemblé ici les articles se rapportant à l'économie et à l'énergie...    
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J'ai fait un rêve...
             ...rêve d'une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie...

       "Je rêve d'une Europe jeune, capable d'être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu'elle respecte la vie et offre l'espérance de vie.
       Je rêve d'une Europe qui prend soin de l'enfant, qui secourt comme un frère le pauvre et celui qui arrive en recherche d'accueil parce qu'il n'a plus rien et demande un refuge.
       Je rêve d'une Europe qui écoute et valorise les personnes malades et âgées, pour qu'elles ne soient pas réduites à des objets de rejet improductif.
       Je rêve d'une Europe où être migrant ne soit pas une délit mais plutôt une invitation à un plus grand engagement dans la dignité de l'être humain tout entier.
       Je rêve d'une Europe où les jeunes respirent l'air pur de l'honnêteté aiment la beauté de la culture et une vie simple, non polluée par les besoins infinis du consumérisme ; où se marier et avoir des enfants sont une responsabilité et une grande joie, non un problème du fait du manque d'un travail suffisamment stable.
       Je rêve d'une Europe des familles, avec des politiques vraiment effectives, centrées sur les visages plus que sur les chiffres, sur les naissances d'enfants plus que sur l'augmentation des biens.
       Je rêve d'une Europe qui promeut et défend les droits de chacun, sans oublier les devoirs envers tous.
       Je rêve d'une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie.
Merci."

Pape François
Finale du discours du pape François lors de la remise du prix Charlemagne, au Vatican, le 6 mai 2016

novembre 2017





Chemin d'espérance : la grande recherche des Français...
             ...et si le chemin était ailleurs...

       L'élection présidentielle a ravivé la flamme de l'espérance : des aspirations à "sauver le système" à celui d'en faire table rase pour en inventer un autre, tous les espoirs se tournent vers le salut d'une société minée par le chômage et "la crise". Un salut que l'homme cherche en lui-même, en sa capacité à organiser la société, en la science et la technologie, en son génie inventif...

       C'est, en quelque sorte, une "bonne nouvelle" : le ressort de l'espérance, un des moteurs de la vie (avec l'amour et la confiance) ce ressort est toujours vivant. Sa flamme ira s'étiolant quelques années durant avant de ressurgir lors de l'élection présidentielle prochaine...
Ainsi bat le coeur politique des français...

       Et si le chemin à prendre était un autre chemin, un chemin encore jamais emprunté et qui résulte d'un constat évident : le salut de notre société ne peut venir de l'homme, de l'homme seul, force est de le constater.
Écoutons plutôt Michel LAMARCHE, psychologue et ancien formateur en développement personnel :

       "Nos terribles déboires à faire changer les choses ne pourraient-ils pas nous mettre sur la piste d'une humilité collective nouvelle, d'une reconnaissance que nous ne sommes pas tout-puissants, que nous avons besoin d'un Autre pour ne pas courir à notre perte ? Combien de temps nous faudra-t-il encore pour prendre conscience de notre suffisance mortifère ?
       Et si, ensemble, on "essayait Dieu", on "essayait l'Évangile" : le pardon au lieu de la vengeance, la bonté au lieu du mépris ou de l'indifférence, l'accueil au lieu du rejet, le partage au lieu de la possession, le respect des droits au lieu du service de ses seuls intérêts, la sobriété plutôt que la consommation effrénée, la compassion plutôt que le jugement, la confiance à la place du doute ou de la suspicion systématique, la coopération et l'assertivité à la place de la domination, la droiture à la place de la corruption, l'authenticité plutôt que le paraître ?
       Qu'est-ce qu'on risque à essayer ?
[...] Je pense à nos petits-enfants et au monde que nous leur laissons, un monde en souffrance certes, mais aussi un monde d'une richesse époustouflante, avec un potentiel incroyable pour peu que nous retrouvions le mode d'emploi de l'homme !"


       Voilà bien une vision politique audacieuse et à contre-courant des pensées communes, une voix qui a manqué, peut-être, dans le concert des voix candidates lors de la campagne... Reste à savoir si une telle voix pourrait obtenir les 500 signatures d'élus nécessaires pour être entendue...
"Puisqu'il est donné à l'homme d'agir sur l'évènement, pourquoi faut-il qu'il tombe au fond du gouffre pour qu'il se tourne vers la lumière ?" (Élie Wiesel)...

mai 2017





Journée mondiale de la paix : les vœux du pape François
             ...la paix est un mouvement qui commence en soi et autour de soi...

       Depuis Paul VI qui fit de la paix "l'unique et vraie ligne du progrès humain", l'Église catholique a continuellement cherché à faire œuvre de médiation en faveur de la paix dans le monde.
       Le message écrit par le pape François à l'occasion de la journée mondiale de la paix, le 1er janvier, tout en s'inscrivant dans cette droite ligne, ouvre des perspectives nouvelles et combien réalistes : présentant la paix comme un mouvement qui commence en soi, il invite à "parcourir le sentier de la non-violence en premier lieu à l'intérieur de la famille", dans le couple, entre parents et enfants, entre frères et sœurs.

Écoutons-le :
       "Je souhaite m'arrêter sur la non-violence comme signe d'une politique de paix et je demande à Dieu de nous aider tous à puiser à la non-violence dans les profondeurs de nos sentiments et de nos valeurs personnelles. Que ce soient la charité et la non-violence qui guident la manière dont nous nous traitons les uns les autres dans les relations interpersonnelles, dans les relations sociales et dans les relations internationnales. [...] Depuis le niveau local et quotidien jusqu'à celui de l'ordre mondial, puisse la non-violence devenir le style caractéristique de nos décisions, de nos relations, de nos actions, de la politique sous toutes ses formes !"

       En cette aurore de l'an 2017 où l'on voit bien la complexité dramatique de notre monde, où l'on sent bien la fragilité de l'équilibre entre les nations, où l'on constate que l'histoire se précipite on ne sait vers où, sans sagesse ni claivoyance, voilà bien des paroles lourdes de sens de la part d'un pape qui sait de quoi il parle et pourquoi il nous parle.
       Puissent les hommes de bonne volonté peser suffisamment sur le cours de notre histoire avant qu'il ne soit trop tard.

janvier 2017





Du Bataclan au Calvaire
             ...regard chrétien sur les attentats de novembre 2015...

       Des visages radieux habillés d’avenir, blottis sous la musique endiablée où le fraternel s’était promis de naître !
« Seigneur, où donc étiez-vous ? »
Un stade aux couleurs européennes, anciens ennemis buvant même bière, se tenant presque par le cou, beaux joueurs, pour une fois, voulant que le meilleur gagne !
« Seigneur, où donc étiez-vous ? »
Diners d’amoureux, d’amis, de compères, fixés depuis une heure ou espérés depuis des mois, en terrasse, s’il vous plaît, bien en vue, sous un été qui hélas se prolongeait !
« Seigneur, où donc étiez-vous ? »
Partout la paix ! Partout la vie ! Et Paris plus enchanteur que jamais rayonnant d’insouciance et d’éclat sous le mouvement de son élan inextinguible !
Soudain !… Dans le dos et face à face : le Mal ! en personnes, avec du feu sur le corps en ceinture, et dans les bras, de la haine de fous actionnant les gâchettes, visant à bout portant des enfants désarmés, explosant leur propre être en bouquet final de carnage. Quelle piètre victoire !
« Seigneur, mais où donc étiez-vous ? »

       « Où étais-je ? Eh bien, je vais te dire où j’étais ! Bien avant l’heure du feu d’enfer, j’étais avec ma mère à l’entrée du Stade de France, rue Bichat, rue de la Fontaine-au-Roi, rue de Charonne, boulevard Voltaire, et jusqu’au Bataclan. Mais comme au Calvaire où ma divinité n’était pourtant pas absente, je n’ai pu rien faire – que cela ne te surprenne ! – si ce n’est de nouveau, souffrir dans ma chair ressuscitée de l’abyssale méchanceté du monde. Quant à ma mère, si tu avais vu ma mère ! Elle surplombait de toute sa douleur priante, scandalisée par tant de haine, la liberté humaine qui tuait.
Alors, tous deux, sous le hurlement des sirènes, au coude à coude avec tes frères médecins, infirmiers et policiers, harnachés à l’éternelle miséricorde, nous avons ramassé indistinctement les âmes de nos enfants afin qu’aucune d’entre elles ne se perde, et de très près, mais si discrètement que beaucoup ne s’en sont pas rendu compte, serré contre nous des centaines de coeurs éplorés. Fais-en autant. Cesse de réfléchir aux chemins de vengeance ! Ce n’est pas ton affaire. Prie ! Jeûne ! Espère dans le coeur humain ! Ne tremble pas ! Crois en la victoire du Bien, et sème de l’amour… dans tous les camps ! »

Michel-Marie Zanotti-Sorkine

    Écouter ce texte

avril 2016





Attentats, le symptôme d'une civilisation malade...
             ...ou comment le dieu-argent a détruit notre âme (vous allez comprendre).

       Soyons clairs : "sans l’invasion idiote de Bush en Irak, il n’aurait jamais été question de Daech". Ainsi s'exprime l'écrivain et historien néerlandais David Van Reybrouck dont il faut lire la surprenante analyse interpellant le président français sur le champ lexical guerrier de son discours au lendemain des attentats qui ont endeuillé Paris le 13 novembre.
Enfin, une réflexion de bon sens hors des affects ambiants.
Non, nous ne sommes pas en guerre, du moins pas plus que nous l'étions au temps du Mali, de l'Afghanistan ou de l'Irak. Et je partage cet avis qu'il a été déraisonnable, au nom de la France, de déclarer ouvertement la guerre à Deach, ce qu'espéraient probablement les terroristes, et d'hypothéquer ainsi notre avenir immédiat à une surenchère probable de violence... Il est d'ailleurs frappant d'entendre le nombre de Marseillaise entonnées spontanément dans de nombreux rassemblements, Marseillaise qui reste, rappelons-le, "un chant de guerre, avec des paroles belliqueuses, sanguinaires et racistes" comme l'affirme le chanteur Graeme Allwright qui en propose une version fraternelle, pacifiste et humaniste.
Mais à entendre notre Président, le choix de la France est celui de la guerre déclarée...

       Si l'on ne peut parler de France en guerre, il n'en reste pas moins que notre monde est secoué de conflits armés, violences effroyables, celles-là même qui, en ce 13 décembre, ont meurtri notre sol français. Et si les mesures exceptionnelles qui ont été prises au plan de l'intérieur ont permis de découvrir quelques caches d'armes et de démanteler quelques réseaux terroristes et d'éviter ainsi quelque autre carnage, c'est ce qu'il fallait faire. Mais le fait est que la guerre est mondiale, "une sorte de 3ème guerre mondiale livrée par morceaux" comme l'a appelée le Pape François.
Mais qu'on se le dise : ces terroristes français ne sont pas l'armée qu'on dit. Ils s'apparentent davantage à "une meute de loups solitaires", à l'image, par exemple, de ce que furent les anarchistes de la bande à Bonnot en leur temps. "Ces jeunes n'ont pas trouvé un sens de la vie donc on leur a proposé un sens à la mort" disait l'Imam Tareq OUBROU sur KTO.
[On peut écouter l'émission de KTO " La nation en deuil, la nation en guerre" avec, en particulier, Mg Luc RAVEL, Évêque aux armées et l'Imam Tareq OUBROU que je viens de citer, Grand Imam de Bordeaux.]
Il y a toujours eu des révolutionnaires et des exaltés, spécialement parmi les jeunes, et qui aspirent et veulent changer le monde. Par des moyens violents ou non. Les blousons noirs des années 50, les hippies des années 70, les kamikazes d'aujourd'hui ont ceci en commun qu'ils vivent un certain fanatisme, violent ou non-violent, qui les amène à radicaliser leurs choix. Ce qui a changé la donne, outre l'existence de Deach qui a pu naître et prospérer sur les ruines d'un Irak déchiré et abandonné à lui-même, c'est Internet comme outils de propagande et davantage encore le vide de sens et d'avenir qu'offre notre société actuelle à cette jeunesse sans cadre, sans espoir, abandonnée à elle-même et rassasiée de violences.
Comme pour le climat et l'équilibre biologique de notre planète, on s'approche dangereusement d'un point de non-retour.
Comment a-t-on pu en arriver là ? Que s'est-il passé ?
C'est ce que je vais tenter de montrer, à la modeste mesure d'une analyse toute personnelle...

       La source du problème du djihadisme et de son cortège d'attentats n'est pas à chercher, je crois, dans une dérive de la religion musulmane et son extrémisme d'ultimes violences à des fins politico-religieuses mais dans une jeunesse à la dérive, souvent d'origine magrébine, que le djihad a su récupérer par Internet en particulier en lui faisant miroiter le sens d'une vie nouvelle, exaltante, et d'un monde à changer, dans un contexte d'effondrement de notre civilisation où les valeurs humaines sont remplacées par celles...du fric !
Il faut, en effet, ouvrir son horizon et regarder comment, depuis 30 ans, le pouvoir occidental est à la solde d'une économie qui se veut mondiale et se targue de libre échange, c'est à dire d'échanges régis par le profit comme unique loi du marché.

       Je m'explique : ce qui mène le monde et les états, c'est l'économie de marché qui n'a qu'un seul objectif : le profit immédiat à tout crin. Loin, bien loin, des considérations humaines. Cela existait déjà, me direz-vous, au XIXème siècle, au temps de l'industrialisation mais il s'est construit alors un contre pouvoir de poids à travers le syndicalisme et la lutte des classes, une sorte de sens pour une vie meilleure par une justice sociale pour laquelle il y a un combat à mener.
Depuis les années 80 environ, depuis la chute du mur de Berlin et le premier choc pétrolier qui a touché notre économie fondée sur le pétrole à sa source-même, la mondialisation et la croissance à tous crins se sont imposées comme un fait rendu inéluctable. Les valeurs de cette mondialisation ont pénétré nos sociétés et nos consciences de sorte que la remise en cause de ce modèle piégé par la nécessité de sa fuite en avant n'était même plus pensable. Nos consciences ont été anesthésiées par ces valeurs économiques qui sont devenues, petit à petit, les valeurs de notre propre société : l'intérêt immédiat, la culture du personnel (aux dépends du collectif), le recul de l'humanité dans les relations et le vivre ensemble, l'indépendance, le repli sur soi, le toujours plus etc... tout cela a contribué à un délitement des structures de notre vie sociale menée désormais par le profit, l'intérêt personnel, l'agressivité comme seule norme de ce vivre ensemble.
De multiples exemples en témoignent à commencer par ces émissions TV où "le meilleur gagne" et "le maillon faible" est rejeté. Même l'enfant, voire le bébé, est "évalué" c'est dire... On ne grandit plus pour soi-même mais pour correspondre à une norme. On ne reconnaît plus la personne pour elle-même mais pour sa performance. Et c'est un drame, mais un drame sournois, rampant, caché. Car, au fond, dans notre société d'opulence, on vit généralement dans le confort, sans nécessaire recherche d'ouvrir son horizon. Le petit milieu peinard qui est le nôtre suffit à l'ersatz de bonheur qui satisfait, momentanément, les gens ordinaires que nous sommes. On est loin, bien loin d'un "vivre avec sagesse, penser en profondeur, aimer avec générosité"...
J'ajoute que ceci explique, à mes yeux, le fait que des personnes n'ayant eu aucun ami, aucun membre de leur famille atteint par les attentats de Paris se soient vécues effondrées, prises dans une émotion quelles ne s'expliquaient pas. La mort n'est plus, tout à coup, reléguée dans des pays lointains ou dans quelques hôpitaux ou maisons de retraite, elle fait irruption soudainement, là, à la porte, sous les yeux, tout près, mettant en lumière la vanité de la relative sécurité d'existence sur laquelle ces personnes sont assises, l'absence de sens de leur vie éphémère. Et leurs yeux s'ouvrent sur un vide existentiel...
Vivre sur de l'artifice et du bien-être immédiat n'est que vivoter. L'homme aspire à plus grand, plus loin, plus haut.
Car il a la loi d'Amour inscrite au cœur et son Dieu qui l'appelle !

       Quel lien entre ce délitement social et les évènements actuels ?
Pour en revenir au problème actuel dont j'ai tenté de dégager la source profonde, il faut s'arrêter au mécanisme de la croissance de la personne.
Je m'explique là encore : un enfant grandit en s'appuyant sur la conscience des autres, il pense et agit à travers les autres, leur approbation, leur jugement. À l'adolescence, plus ou moins violemment selon le degré des souffrances que ces autres, importants à ses yeux d'enfant, lui ont fait subir, il va chercher à penser et réfléchir par lui-même et va se construire autour d'une conscience personnelle. Et là, va naître en lui un rejet, plus ou moins prononcé, des valeurs et du monde qu'on a essayé de lui inculquer. Le "rejet du père" en quelque sorte. Le désir de changer le monde est une caractéristique, je crois, de cette période d'adolescence, en opposition souvent ouverte, à ses parents et éducateurs. En tout cas pour une partie de ces ados car un autre phénomène peut toucher un certain nombre : le choix de se plier à l'éducation reçue dès l'adolescence, cette éducation, ses valeurs, la société qu'elle engendre devenant sa propre conviction, autrement dit, la conscience personnelle se calquant sur la conscience héritée de son éducation.
Mais pour beaucoup, c'est le rejet, la révolte, le désir d'un autre monde. Phénomène naturel dans le passage d'un enfant à l'adulte. Ce qu'on nomme aussi "la crise de l'adolescence"...
Revenons à ces français, ados de 20 ou 30 ans (on le reste beaucoup plus longtemps de nos jours qu'autrefois), vivant dans le contexte dont j'ai parlé plus haut, ce contexte économique, social et politique qui, il faut le remarquer, les ont élevés au statut de petits enfants-rois. Quels garde-fous (au sens propre) ont-ils alors pour incarner dans leur vie leur révolte ? À quelle autorité se heurtent-ils ? Quelles limites seront les remparts salutaires à la nécessité qu'ils vivent de se construire ? Car tout enfant, tout adolescent, a besoin d'un cadre limité qui le sécurise et lui permette d'asseoir sa personnalité. Mais là, plus de rempart à "la folie" car il n'y a plus "de père", les valeurs d'une vie sociale fraternelle n'existent plus, il n'y a plus de lien social qui soudent les Français, tout est dévoyé à l'argent, l'argent-fou, l'argent-facile, l'argent-gage d'existence... Plus de place pour les valeurs humaines d'entraide, d'empathie, d'ouverture aux autres, de fraternité vécue, de respect et d'ouverture à l'autre différent. La norme c'est la famille éclatée, le plaisir immédiat, l'argent facile, le moins cher dépensé pour la rentabilité la meilleure, le chacun pour soi, le dû sans le devoir, la violence quasi institutionnalisée des relations, la course, toujours plus folle, au-dessus des frontières, dont le sens n'est que la course...
Tout cela par ce contexte de libre échange commercial instillé et savamment orchestrée dans la vie publique.
Logique alors qu'un certain nombre tombe dans l'escarcelle de la vision d'un nouveau monde idyllique que véhicule l'islam radical. Logique surtout quand on sait l'excellence avec laquelle Daech manie l'outil Internet qui rejoint l'addiction que vit la jeunesse pour cette technologie laquelle représente une porte ouverte sur le monde, mais un monde irréel, sans vie et sans altérité.
Le conte de "Pinocchio" décrit très bien ce qui se passe exactement aujourd'hui, sauf qu'aujourd'hui, ce n'est plus un conte mais du réel.

       Alors, comment sortir de cette tragédie ? Le conte de "Pinocchio" nous en donne justement quelques clés : prise de conscience et recherche du père.
Prenons conscience que la tragédie qui nous frappe est due à l'absence "d'un père". C'est à dire de qui vient l'héritage constituant le socle de mon existence. Vouloir retrouver ce "père" et plier le genou devant lui, tel est le challenge qui se présente à nous...
En ce sens, la recherche de nos racines, de ce d'où nous venons et dont nous avons hérité, est fondamentale. C'est ce que les hébreux ont vécu lors de leur déportation à Babylone par Nabuchodonosor qui avait détruit Jérusalem, déporté et décimé leur peuple. Un jour, les survivants redécouvrirent les livres de la Thora (nom qui signifie "la cible") et reconnurent que le détournement de leur cible était exactement ce qui avait entraîné leur perte. Ils sont alors revenus au Dieu de leurs pères. Et c'est ainsi que s'est reconstruit leur peuple.
Ici, en occident, nous devrions suivre leur chemin en voulant redécouvrir la source de nos origines occidentales. C'est le seul chemin de conversion possible, je crois. Certains le portent, même quelques politiques, rares. Je ne plaide pas pour un retour à Dieu mais à nos origines, origines occidentales mais aussi origines plus lointaines, celles de l'homo sapiens. Une profonde réflexion sur ces origines est plus que jamais nécessaire. La découverte du Père des pères viendra naturellement ensuite. Il ne s'agit pas de parler de Dieu, il s'agit de parler du fondement d'une société, du fondement de l'homme, du fondement de l'humain. C'est la mise en lumière de l'humain dans l'homme, le choix volontaire de cette humanité de l'homme qui peut sauver notre société voire notre civilisation.

       Ce qu'il y a de plus profond dans l'humanité de l'homme, c'est, je crois, la compassion qui passe inéluctablement par la miséricorde et le pardon. C'est d'ailleurs ce qui constitue l'identité de Dieu tel qu'il a voulu se révéler au monde par Jésus-Christ. On y croit ou on n'y croit pas, mais, pour moi, c'est le seul chemin de salut possible. Et il n'y en a pas d'autre à mes yeux.
Hélas, je pense que notre société française est loin d'y être ouverte : il lui faudra souffrir bien plus et de bien d'autres manières, tomber "dans une grande détresse" comme le dit l'évangile de ce jour (33ème dimanche du TO), avant de consentir à se tourner vers la lumière.
"Puisqu'il est donné à l'homme d'agir sur l'évènement, pourquoi faut-il qu'il tombe au fond du gouffre pour qu'il se tourne vers la lumière ?" (Élie Wiesel)....

novembre 2015





Le temps économique...
       Après plusieurs mois de silence, je reprends la plume à l'occasion d'une vidéo d'ARTE que m'a transférée ma sœur Françoise et dans laquelle je découvre cette expression "temps économique"...
Cette vidéo, de plus d'une heure, se divise en 2 parties : la première rassemble des réflexions de diverses personnalités à propos de notre monde qui s'en va à la catastrophe, à toute vitesse, catastrophe dont l'imminence semble maintenant inéluctable. Et une seconde partie, la plus longue, rassemblant une série d'exemples d'actualité visant à ébaucher un chemin, encore possible, de traversée du choc annoncé : l'effondrement soudain et brutal de notre modèle socio-économique. De quoi entrouvrir la porte à l'espérance...

       La guerre du temps, de quoi s'agit-il ?
"Ce que nous vivons, c'est la colonisation du temps humain, dans toutes ses dimensions, biologique, sociale, écologique, par le temps économique", "Nous sommes entrés dans la guerre du temps et l'urgence est de ralentir", voici le décor planté !
Et cette définition, révolutionnaire, du progrès : "La modernité, ce n'est pas d'aller plus vite, c'est d'avancer avec plus de sagesse."
Enfin, pour aller plus au fond des choses, cette question : "De quoi a-t-on réellement besoin dans la vie pour être heureux ?"...............

       Je ne peux que vous recommander ce documentaire : L'urgence de ralentir...

novembre 2015





À propos de l'exercice de la politique...
       "Le plus important en politique, ce n'est pas ce qu'on dit, c'est ce qu'on est. [...]
Le France a besoin d'un président de la République qui ne soit pas l'homme d'un parti, qui n'oppose pas les Français entre eux, qui ne soit pas empli d'agressivité et qui ne considère pas ceux qui ne sont pas d'accord avec lui comme des cibles, des adversaires et même des ennemis. C'est un signe de faiblesse."

(François BAYROU, propos recueillis par le journal La Croix  -10 avril 2015- )

       Ces propos plein de bon sens s'appliquent parfaitement, et plus encore, à l'échelle locale :
Notre village a besoin d'un maire qui ne soit pas l'homme d'un parti, qui n'oppose pas les Chapelois entre eux, qui ne soit pas empli d'agressivité et qui ne considère pas ceux qui ne sont pas d'accord avec lui comme des cibles, des adversaires et même des ennemis...

avril 2015





On voudrait nous faire croire que...
       C'est une nouvelle forme de pouvoir qui s'exerce -presque- à notre insu : le pouvoir médiatique qui cherche à "formater" nos pensées en des croyances uniques, incontestables, universelles, sortes des dogmes laïcs et républicains dans un univers où l'image et la formule sont rois.
Si nous n'y prenons garde, écoutant sans recul, regardant sans discernement, c'est notre conscience elle-même qui s'endort, cette conscience dont "le chemin et le déploiement ne peuvent se réaliser qu'au cœur de notre solitude et de notre verticalité" comme l'exprime justement le Chapelois Cyrille. Autrement dit, l'enjeu est de savoir quitter notre nature "mouton", véritable "loi d'entropie" mentale...
Je prendrai deux exemples actuels qui sont révélateurs de ce phénomène : la notion de laïcité et le slogan "Je suis Charlie".

       La laïcité tout d'abord. On voudrait nous faire croire qu'elle constitue une valeur au même titre que la liberté, l'égalité, la fraternité, voire qu'elle en constitue le socle de fond. La laïcité, c'est de permettre à toutes les sensibilités religieuses, agnostiques, athées de pouvoir se vivre et s'exprimer librement dans le respect des croyances d'autrui, tout en veillant à ce qu'aucune d'entre elles n'exerce d'hégémonie sur les autres ni ne s'immisce dans le pouvoir politique. Dans notre République, la séparation du religieux et de l'Etat est le garant, heureux et essentiel, d'une vie sociale saine et apaisée. La laïcité s'appuie donc sur des valeurs sous-jacentes comme la tolérance, la liberté d'expression, la sens de l'égalité de tous en droits, de respect de la pensée etc... Mais la laïcité n'est pas une valeur en soi, c'est essentiellement un devoir dans l'exercice du pouvoir lequel se doit de veiller à ce que s'exerce la laïcité dans notre pays. Elle s'adresse d'abord aux acteurs sociaux et ne peut pas se substituer à la liberté de conscience. Comme le dit justement le Pasteur François CLAVAIROLY, président de la Fédération Protestante de France, "Si la République est laïque, la société est multi-culturelle".
Or, depuis quelques années, on voudrait faire de la laïcité la quatrième devise de notre République, voire la première, devise au nom de laquelle on tend à rendre légale l'interdiction d'exprimer, librement et pour soi-même, sa croyance religieuse. On s'achemine ainsi vers une société aseptisée de toute allusion à quelque transcendance que ce soit. En un mot, on tente de faire de la laïcité une religion d'État !
L'article 18 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, adoptée par la France en 1948 et toujours d'actualité, adopte le droit inaliénable d'exprimer, en privé comme en public, sa religion ou sa conviction, au titre d'un droit fondamental de l'être humain. Dans la limite bien évidemment, du respect de la liberté de conscience d'autrui et de la non-immixtion dans les affaires de l'État.

       Second exemple : "Nous sommes tous Charlie", slogan dévié de "Je suis Charlie" affiché actuellement par certaines municipalités (Coulounieix-Chamiers par exemple). Au départ, une saine revendication, celle d'exprimer, au niveau de notre nation, notre attachement à l'une de ses valeurs fondamentales : la liberté d'expression. Autour de la défense de ce droit fondamental de l'être humain, la France est sortie dans la rue et s'est rassemblée pour dire au monde, haut et fort, son attachement à ce principe républicain qui est le nôtre. Et le pouvoir politique a voulu exprimer sa solidarité à cet élan national.
Jusque-là, tout va bien. Mais là où tout se complique, c'est l'amalgame qui a été fait entre la liberté d'expression et le journal satirique Charlie-hebdo. Car ce journal porte des valeurs particulières qui ne sont certes pas celles de tous les Français, ni même celles de la France : rire de tout dans un non-respect affiché des personnes et des groupes peut être aussi violent et contraire au principe du respect d'autrui qui constitue, au même tire que la liberté d'expression, une des valeurs fondamentales de notre République. "Nul ne sera l'objet [...] d'atteintes à son honneur et à sa réputation", article 12 de la DUDH...

       Et pourtant, à écouter les médias, on aurait pu avoir presque honte de ne pas adhérer à ce slogan... Comme on devrait passer pour un rétrograde ou un immobiliste de refuser ces "avancées sociétales". Car, quoi, la modernité oblige à ces nouvelles croyances qui sont celles de l'évolution inéluctable d'une société française moderne et libre qui s'ouvre sur demain... À moins que l'on se trompe de chemin, trompés que nous sommes par ceux qui savent manier les mots et les images pour arriver à leurs fins : une société à leur image.

Je n'ose imaginer une société exempte de charité, dont l'espérance se réduirait à un bien-vivre personnel et collectif, sans ouverture sur une transcendance, traitant l'embryon comme une chose, l'enfant comme un concept commercial et la famille comme un modèle d'un autre temps... Une société de droits sans devoirs, où l'intérêt serait devenu la valeur suprême et où l'amour se réduirait à la baise. En un mot, une société dont les valeurs seraient diamétralement opposées avec celles de la Bonne Nouvelle de l'Évangile : l'homme est sauvé parce qu'il est aimé par un Dieu-avec-nous transcendant et immanent, un Dieu qui s'est fait Homme un jour lointain déjà, mais toujours d'actualité.
Bien sûr, cette foi qui est la mienne, et celle de bien des Français, n'engage que moi. Si je l'exprime ici, ce n'est pas par souci de prosélytisme mais bien pour marquer que, face au pouvoir médiatique qui cherche à nous imposer une manière de penser et de vivre, la liberté de conscience reste entière, pour moi comme pour chacun d'entre vous.

    

janvier 2015





Cet article fait suite à celui intitulé " À quand une info de l'opposition à La Chapelle ?...", publié en juillet dernier, et dans lequel je m'inquiétais déjà du silence de "l'opposition élue" dont le seul écho était celui de la création d'une future association...
Mais que fait donc "l'opposition" ?

Contre-pouvoir, gage de démocratie
       L'opacité règne en maître à La Chapelle... Il n'y a qu'à ouvrir le site municipal pour s'en convaincre : fin novembre, le mot d'accueil du maire remontait à...2010 (!!), la dernière actualité municipale annonçait le conseil municipal du...7 mai (!!), le dernier compte-rendu de séance du conseil municipal était celui du 9 avril (!!), les éléments du budget 2013 s'appuyaient, en majeure partie, sur les chiffres de 2011, alors que l'on sait que les grosses dépenses et emprunts ont impacté le budget 2012 et surtout celui de 2013...
Cependant, la commune a ouvert un espace municipal sur Facebook. Après une période "creuse" pendant laquelle les articles traitaient autant de la Communauté d'Agglomération que de La Chapelle Gonaguet, depuis quelques jours, les articles d'information sur la vie de la commune y fleurissent et c'est tant mieux. Mais à côté des annonces des activités et manifestations chapeloises, on ne sait pas grand chose, de ce qui se trame dans notre commune depuis le mois de mai 2014 et la politique, cet art du non-dit, règne en maître.
Pourtant, la démocratie repose sur l'existence d'un contre-pouvoir, à côté du pouvoir en place et respectueux l'un de l'autre. Hors de cela, la porte est grande ouverte à la dérive totalitaire. C'est vrai au niveau national, c'est aussi vrai au niveau local. Entre 2008 et 2014, le site Internet du village gonaguet.com et les news qui l'accompagnaient incarnaient ce contre-pouvoir nécessaire en permettant aux Chapelois d'avoir accès à une information sur tout ce qui se vivait dans le village et, en particulier, au niveau municipal. Une information éclairant d'un angle différent le discours officiel quand elle ne révélait pas un fait qu'on n'aurait pas voulu rendre public.

Retour sur les dernières élections
       En février 2014, constatant qu'aucune réelle formation candidate à l'élection municipale ne se mettait en place face au maire sortant et désireux d'un "vrai" maire pour notre commune, j'ai décidé de "courir la campagne" moi-même pour rassembler les Chapelois ouverts à une alternative politique autour d'une charte commune. Durant tout le mois de février, j'ai rencontré 85 familles. Je les ai invitées à une réunion qui a eu lieu le 24 février, a rassemblé 38 Chapelois et dont l'objectif était de tenter de constituer une liste électorale. Ce fut une réussite : sur 15 noms, il ne nous en manquait que 2 ou 3, la plus grosse difficulté étant de constituer une parité hommes-femmes. La liste fut complète 3 jours plus tard après que j'ai, moi-même encore, visité une douzaine d'autres familles.
Volontairement, j'ai décidé de m'éclipser du paysage : c'est un relais d'opposition que je voulais passer. Je me suis contenté de réaliser, avec un autre Chapelois féru de photo, l'affiche électorale de la liste "Pour un village serein, convivial et participatif" (liste René CHALET) et j'ai créé un site personnel de campagne où je mettais en ligne tout ce qui concernait les 3 listes en présence, fidèle à mon engagement de rendre compte, en transparence, des faits, mais où, également, j'exprimais à titre personnel, dans un chapitre à part, mes critiques envers la municipalité sortante, et de la manière la plus exhaustive qui soit.
Hélas, dans la campagne menée par René CHALET et son équipe, mes arguments pour un changement dans la gestion de la commune n'ont pas été repris ce qui a contribué, peut-être, à des interrogations dans l'esprit de certains Chapelois ouverts à ce changement et que le maire a su exploiter en diffusant, le dernier jour de campagne, un tract où il qualifie mes propos de "diffamatoires" et "mensongers", me menaçant, dans le même tract, de me poursuivre en justice (ce n'était certes pas la première fois...).

De "l'opposition" à la "composition" ?
       Quoiqu'il en soit, deux élus d'opposition* entrèrent au Conseil municipal (René CHALET et Catherine BOUFFENIE) et une association "Alternative pour La Chapelle" fut créée en août dernier, voulant mettre ainsi en application le titre de la liste présentée 5 mois plus tôt : "Pour un village serein, convivial et participatif".
Au menu : espace d'accueil des opinions de chacun, cercle de développement d'idées et perspectives nouvelles, information aux Chapelois, animation de réunions et de débats, soutien aux élus d'opposition... Sauf que...
       Sauf que d'information, il n'y a guère eu... Les sujets, pourtant ne manquent pas, depuis le budget récemment voté dont on ne sait pas réellement grand chose, l'embauche d'un troisième agent technique (cantonnier) et son impact sur le budget communal, jusqu'à la liste de la commission des impôts comprenant plusieurs familles sur-représentées (mari et femme ou plusieurs membres de la famille sur la même liste ou encore des personnes apparaissant plusieurs fois) et la présence des deux secrétaires de mairie, personnel rémunéré par nos impôts et tenu à la réserve personnelle...dont l'une au moins, siégera dans la commission impôts... On croit rêver et d'autant plus que cette proposition de liste a été votée...à l'unanimité ! En passant par la démission d'un adjoint dans un contexte conflictuel. Sans oublier, bien sûr, la dette de la commune qui est passée de 282 000 € en 2012 à 400 000 € en 2013 quand elle n'avait pas excédé 254 000 € au plus fort des investissements en 2003 (construction de la nouvelle cantine), avec un niveau moyen avoisinant les 150 000 € durant des années, dette qui, avec la baisse conséquente des dotations de l'État, risque fort de remettre en cause, dans un avenir proche, les taux d'imposition à La Chapelle, le seul "volant compensatoire" consistant à faire construire encore et encore...ce qui n'est pas sans poser d'autres problèmes (voirie, école, réseaux...).
Pas un mot de tout cela. Ni en information distribuée dans les boîtes aux lettres (l'option choisie par l'association...) ni à travers un site Internet d'information, option rejetée actuellement par l'association, mais qui permettrait pourtant une information "en temps réel", qui serait la plus facile à mettre en œuvre et la moins onéreuse (en énergie, temps et finance) et qui pourrait permettre d'ouvrir un espace d'expression publique.
Vous avez dit "se rapprocher des Chapelois", "créer un espace d'accueil", allez, que diable, la main à la charrue et en avant !
       Car, sinon, naît en nos esprits une légitime interrogation : quelle est-elle, cette association, et que sont ces conseillers d'opposition élus ?
On me rétorquera que nous ne sommes qu'au début de la mandature et que l'association n'a pas 4 mois d'existence. C'est vrai, j'en conviens. Aussi mon propos n'est-il pas tant pour remettre en cause ces élus et cette association que "d'aiguillonner" ces membres à s'engager dans ce qu'attend, je crois, une partie de la population chapeloise : être tenu au courant des affaires de la commune dans une vraie transparence et avoir un espace d'expression citoyenne.
Bien sûr, chaque Chapelois peut se rapprocher de l'association "Alternative pour La Chapelle" qui reste à votre écoute. Ami lecteur, je ne peux que vous encourager à cette initiative pour quelque difficulté, problème, questionnement que ce soit.
Il n'en reste pas moins que cette démarche doit être encouragée, encore et encore, par ladite association. La moindre des choses qu'on attend d'une opposition issue d'un mouvement participatif.
       On espère encore...

* La troisième liste, dont un membre a été élu, n'a eu de sens, à l'évidence, que d'affaiblir la liste CHALET...
D'ailleurs sa tête de liste ne s'est-il pas découvert en se montrant agressif envers M. Chalet, lors de sa réunion publique quand il s'est tenu coi face au maire sortant lors de la réunion publique de celui-ci ?...
Un arbre se juge à ses fruits et non à ses dires.

décembre 2014





L'éolien en question...

       L'éolien, un scandale ? L'éolien, une alternative au nucléaire ? L'éolien, un choix dont les conséquences seront, à court terme, irréparables ? En tous cas, un sujet d'actualité dont on fait croire tout et n'importe quoi... Si scandales il y a, tromperies il y a aussi. Je voudrais, ici, en montrer quelques aspects...
       Plusieurs amis de mon entourage m'ont fait parvenir la vidéo "éolienne, la grande escroquerie" qui circule sur la toile et reprend l'essentiel des arguments des opposants au projet éolien : des lobbies d'exploitants privés qui règnent en maître sur l'éolien, des politiques achetés, une corruption ambiante, une production bien en deçà de ce qui est avancé, un coût exorbitant de l'électricité éolien payé par le contribuable sur les factures EDF (taxe CSPE), des nuisances sonores et visuelles, des paysages défigurés, une contamination des sols, des zones de pêches réduites et des zones navigables devenues dangereuses, un impact quasi nul sur l'emploi, bref, "la France massacrée, aucun emploi durable créé, pour enrichir encore des privés".

       Avant d'analyser ces arguments en y démêlant le vrai du faux, prenons un peu de la hauteur pour observer notre civilisation sous l'angle de ses besoins et de sa production énergétique et constatons tout d'abord que l'énergie que nous utilisons résulte d'un besoin largement disproportionné : si tous les habitants de la Terre vivaient au niveau de notre consommation, deux Terres n'y suffiraient pas ! Et ne parlons pas de la consommation des Américains des États Unis. Tout le monde le sait et pourtant, en abordant le problème de la transition énergétique * (le passage, inéluctable, des énergies fossiles aux énergies renouvelables) jamais nous ne mettons en cause notre mode de vie et de consommation de l'énergie.
De même, dans un autre domaine, tentons-nous de mieux gérer notre production de déchets mais sans jamais remettre en cause ce qui, à mes yeux, constitue l'origine du problème : la production industrielle des produits toxiques, non biodégradables ou l'emballage et sur emballage des produits...
Bref, la première cause de la pollution due à notre consommation d'énergie n'est pas, d'abord, à chercher dans la manière dont nous produisons cette énergie mais dans nos habitudes de consommation. Changer nos habitudes de consommation d'énergie est, probablement, une clé principale de la transition énergétique.
       Deuxième observation générale : indépendamment du contexte et de la manière dont la production est mise en œuvre, nul ne peut contester que la production d'électricité à partir du vent (éolien) ainsi que celle à partir de l'eau (hydrolien) sont les deux solutions les plus durables. Elles n'impacte la nature qu'au seul lieu où elles sont implantées et, surtout, elles n'engendrent quasiment aucun rejet, aucun déchet à traiter en aval.
Que dire des autres moyens de production ?
      • Des plaques photovoltaïques, d'une durée d'utilisation relativement courte (20 à 30 ans) et nécessitant un recyclage encadré par une directive européenne (depuis le 15 février 2014) du fait des déchets toxiques contenus dans ces plaques...
      • Des usines thermiques (charbon, gaz) et leurs rejets massifs de CO2 dans l'atmosphère, des usines condamnées à moyen terme puisque ce sont des énergies fossiles qu'elles consomment...
      • Et surtout, que dire du nucléaire qui n'a eu de valeur que de nous permettre de consommer toujours plus d'électricité quand il aurait peut-être fallu apprendre à devenir économe en ce domaine. Car quoi, laisser aux dizaines de dizaines de générations futures la charge de gérer des déchets hautement radioactifs dont on ne sait que faire, au risque d'une pollution généralisée de la planète en cas de défaillance, leur laisser le soin de contenir la radioactivité de nos centrales nucléaires démantelées (démantèlement qui n'est pas commencé, en France, et dont le coût, absolument exorbitant, n'est quasiment pas pris en compte dans le calcul du coût de l'électricité produite)... N'est-ce pas transmettre à nos générations futures une grenade dégoupillée en leur disant "vous avez intérêt à mettre votre énergie à contenir la grenade si vous ne voulez pas qu'elle vous éclate à la figure, nous on s'en fout, on a pu nous faire plaisir durant quelques dizaines d'années d'énergie bon marché".
Ce faisant, nous n'aimons pas nos enfants, nous les prenons en otage !
Voilà l'attitude indigne, honteuse, scandaleuse qui nous sera reprochée durant les quelques dizaines de milliers d'années futures par nos enfants ! Donc oui, d'une manière ou d'une autre, il faut sortir du nucléaire, question d'honneur, si tant est que nous puissions encore en avoir aux yeux de ces hommes et de ces femmes du futur, otages innocents de notre égocentrisme sociétal.

       Revenons donc à l'éolien, dont j'ai dit, plus haut, qu'elle est, incontestablement, une source d'énergie durable, qui, de fait, ne produit pas de déchet, hormis les socles en béton sur lesquels sont assises les éoliennes, et qui constitue, avec l'hydrolien, une source d'énergie verte par excellence. Pour autant, peut-elle se substituer au nucléaire ? Bien sûr que non, à l'évidence. Et pour deux raisons simples : la quantité d'électricité fournie par une centrale nucléaire est sans commune mesure avec celle produite par un parc d'éoliennes et l'éolienne ne fournit de l'électricité qu'à la condition que le vent souffle. À noter que l'éolien et le photovoltaïque sont complémentaires puisqu'en plein soleil, il n'y a généralement pas de vent et qu'en plein vent, il n'y a généralement pas, ou peu, d'ensoleillement. De là à associer les deux sources d'énergie électrique, il n'y a qu'un pas. Quoiqu'il en soit, l'éolien ne peut suppléer au nucléaire.
Et nous touchons là, à une première tromperie distillée par la vidéo mentionnée plus haut : l'Allemagne n'a pas intensifié sa production d'énergie thermique (gaz et charbon) à cause de l'éolien (qui ne produit de l'électricité, je dirais, que par "mauvais temps", quand il y a du vent) mais à cause de son choix d'arrêter le nucléaire, nuance. Vouloir remplacer le nucléaire par l'éolien n'est pas réaliste mais cet argument ne condamne pas l'éolien comme veut le faire entendre les anti-éoliens. Il ne condamne que le choix de vouloir que l'éolien remplace le nucléaire. Première tromperie.
       Second argument trompeur : "les lobbies qui règnent en maître". Et c'est vrai et véritablement scandaleux. Le vent étant une source d'énergie qui appartient au patrimoine national, l'exploitation de ce patrimoine se doit d'être nationalisée. Que vient faire le privé dans ce qui constitue un bien commun et un intérêt public ? Cette mainmise du privé est proprement scandaleuse : elle relève du détournement de bien public qui s'accompagne, de plus, d'une corruption généralisée : les anti-éoliens ont raison de dénoncer ce scandale. Et il est encore plus scandaleux de voir nos politiques tremper directement dans cette corruption et l'enrichissement personnel qui en résulte. Cette taxe CSPE qui apparaît sur nos factures d'électricité (obligeant EDF à racheter l'électricité éolienne au double de son prix, et donc de répercuter ce surcoût dans une taxe appliquée au prix public de l'électricité que nous consommons), taxe votée par nos élus, cette taxe constitue le summum de la tromperie de nos gouvernants à notre égard, tromperie qui ne nous étonnera plus guère tant le discours politique s'apparente aujourd'hui au mensonge, du niveau local jusqu'au plus haut niveau de l'État. Il y aurait, en tout cela, motif à descendre dans la rue !
Mais en quoi l'argument est-il trompeur ? Il est de nous faire croire que l'éolien est responsable de ce scandale économique et politique. Là encore, l'éolien ne peut être remis en cause par de tels arguments, aussi fondés et scandaleux soient-ils. C'est le système politique de notre pays et son système d'économie de marché, jusque dans l'exploitation du vent, qui est en cause et uniquement cela.
Vouloir assimiler ce scandale économique et politique au bien-fondé de l'éolien est donc un argument trompeur.
       Passons sur ce qui est présenté comme "une contamination des sols" : les 40 tonnes de ferraille et les 800 à 1000 tonnes de béton nécessaires pour arrimer solidement une éolienne au sol. Combien de tonnes de ferraille et de béton pour construire une centrale classique ou nucléaire ? De fait, de contamination, il n'y a point. Juste un encombrement de béton ferraillé qu'on pourrait même imaginer servir à arrimer autre chose en cas de démentèlement de l'éolienne. Peut-on dire la même chose d'un site nucléaire, site qui restera radioactif des centaines, voire des milliers d'années après son arrêt ?... L'argument, là, frise la malhonnêteté.
       Nuisance sonore (par grand vent) et défiguration du paysage. Là encore, le problème est politique : l'implantation des éoliennes devrait être étroitement encadrée par une structure d'état totalement indépendante des intérêts en jeu et c'est loin d'être le cas puisqu'il semble que ce soit le contraire qui prévaut : les intérêts financiers des groupes et des élus semblent le moteur des décisions prises, notamment en ce qui concerne le choix des lieux d'implantation.
Bien sûr, à proximité directe d'un village, d'une zone habitée, d'un monument historique, comment peut-on autoriser l'implantation d'une éolienne de plus de 100m de hauteur ? Simple bon sens qui ne rejoint pas, semble-t-il, celui de nos élus... Mais peut-être a-t-on les élus qu'on mérite ?...
Reste qu'une éolienne, sans être ce "monstre de fer" que l'on prétend, aura toujours un impact sur le paysage, impact dérangeur comme l'est tout changement en général. Comme l'ont été, en leur temps, l'implantation des lignes électriques, en particulier des lignes de moyenne et haute tension, ou encore le tracé des lignes de chemin de fer, fortement décriées à l'époque. Le formidable débouché d'emplois crée par le chemin de fer (ce qui n'est pas le cas de l'éolien) l'a probablement emporté. Et on a bien condamné des villages pour installer des barrages hydro-électriques, "défiguré des paysages" pour faire passer le train ou la ligne électrique... On peut, tout aussi bien, imaginer une implantation raisonnée et raisonnable des éoliennes. On est donc là devant un choix qui ne pourra être proposé qu'après "assainissement politique et économique" de la situation actuelle.
       Un mot à propos de l'emploi. Les anti-éolien ont raison de pointer le fait que l'éolien n'engendre pas, ou très peu, d'emplois durables. Un peu de main d'œuvre pour la maintenance des éoliennes, très peu pour la surveillance... Mais ils oublient de dire que la mise en œuvre d'un programme d'ampleur dans ce domaine génèrera, elle, beaucoup d'emplois le temps de la fabrication et de la mise en place des structures. Ce sont un peu plus de 10 000 emplois qui ont été générés par l'éolien français en 2013 dont 20% sont de nature pérenne (maintenance). On peut imaginer qu'un parc multiplié par 10 génèrera 10 fois plus d'emplois...
       Enfin, et pour être complet, un mot sur l'éolien et l'hydrolien offshore (les éoliennes de haute mer, bien plus hautes et puissantes que ses sœurs de terre ferme, et les turbines sous-marines fonctionnant à partir du mouvement des marées). Là encore, il faut être raisonnable pour définir les zones de ce qu'on appelle les fermes (groupes d'éoliennes offshores ou groupe de turbines sous-marines hydroliennes) et l'on comprend les artisans pêcheurs qui verraient leurs zones de pêche considérablement réduites. Dans notre société de politiques préoccupés d'abord par leur image, leur pouvoir et leur argent, les pêcheurs peuvent être inquiets. Mais dans une société de politiques préoccupés par le bonheur du peuple et mus par un réel désintéressement personnel, l'implantation de fermes productrices d'électricité pourrait devenir une chance pour ces pêcheurs en créant, de fait, des zones de non pêche propices à régénérer les espèces et permettre, à terme, une pêche plus productive en qualité, une pêche qui, elle aussi, deviendrait...durable !

       Je terminerais mon propos en reprenant la conclusion du film "éolienne, la grande escroquerie" : Il est temps que les Français, les politiques, les écologistes, tous un tant soit peu honnêtes, fassent cesser cette gabegie ! Dans la transition énergétique annoncée, il est temps que l'État se mette debout et joue son rôle en assainissant et prenant en main la conduite et les outils de cette transition dont l'enjeu, au-delà de trouver une alternative à l'énergie fossile appelée à disparaître, n'est autre que la survie de notre espèce sur une planète appauvrie, massacrée, bientôt agonisante si rien n'est réellement fait à temps...
Formidable aventure que celle de notre temps, mais quel challenge et quelle responsabilité !

* voir l'approche de l'économiste Jérémy RIFKIN sur ce sujet (septembre 2012)

novembre 2014





Je nous souhaite d'aimer

       "Je nous souhaite d'aimer.
Je nous souhaite la folie de croire que le monde peut être encore transformé, c'est-à-dire plus juste et plus fraternel.
Mais c'est en nous que la flamme doit être ranimée.
       Osons !
Je nous souhaite la vigilance au milieu de la nuit et la force de rêver.
Et si la clarté des étoiles nous paraît encore lointaine, je demande la force du souffle qui conduit le coureur épuisé à transmettre à d'autres le flambeau.
Peu importe si parfois, le genou fléchit et le cœur se serre.
Le feu est dans le ciel noir où nous ranimons notre vaillance.
Le feu est en chacun de nous comme un miroir où nous nous reconnaissons homme parmi les hommes."

Jean RISTAT                    

octobre 2014





Idolâtrie de l'argent

       Le Pape François l'exprime avec force : l'économie de l'exclusion et de la disparité sociale tue.
"Il n'est pas possible que le fait qu'une personne âgée réduite à vivre dans la rue, meure de froid ne soit pas une nouvelle, tandis que la baisse de deux points en bourse en soit une. Voilà l'exclusion. On ne peut plus tolérer le fait que la nourriture se jette, quand il y a des personnes qui souffrent de faim. C'est la disparité sociale. Aujourd'hui, tout entre dans le jeu de la compétitivité et de la loi du plus fort, où le puissant mange le plus faible."
Rejetés en dehors de la société, "ces exclus ne sont pas des exploités, mais sont devenus des déchets, des restes"...

       Et le Pape de poursuivre sa pensée :
"La culture du bien-être nous anesthésie et nous perdons notre calme si le marché offre quelque chose que nous n'avons pas encore acheté, tandis que toutes ces vies brisées par manque de possibilités nous semblent un simple spectacle qui ne nous trouble en aucune façon.
Une des causes de cette situation se trouve dans la relation que nous avons établie avec l'argent, puisque nous acceptons paisiblement sa prédominance sur nous et sur nos sociétés. La crise financière que nous traversons nous fait oublier qu'elle a à son origine une crise anthropologique profonde : la négation du primat de l'être humain ! Nous avons créé de nouvelles idoles. L'adoration de l'antique veau d'or a trouvé une nouvelle et impitoyable version dans le fétichisme de l'argent et dans la dictature de l'économie sans visage et sans un but véritablement humain. La crise mondiale qui investit la finance et l'économie manifeste ses propres déséquilibres et, par-dessus tout, l'absence grave d'une orientation anthropologique qui réduit l'être humain à un seul de ses besoins : la consommation.

       Alors que les gains d'un petit nombre s'accroissent exponentiellement, ceux de la majorité se situent d'une façon toujours plus éloignée du bien-être de cette heureuse minorité. Ce déséquilibre procède d'idéologies qui défendent l'autonomie absolue des marchés et la spéculation financière. Par conséquent, ils nient le droit de contrôle des États chargés de veiller à la préservation du bien commun. Une nouvelle tyrannie invisible s'instaure, parfois virtuelle, qui impose ses lois et ses règles, d'une façon unilatérale et implacable. De plus, la dette et ses intérêts éloignent les pays des possibilités praticables par leur économie et les citoyens de leur pouvoir d'achat réel. S'ajoute à tout cela une corruption ramifiée et une évasion fiscale égoïste qui ont atteint des dimensions mondiales. L'appétit du pouvoir et de l'avoir ne connaît pas de limites. Dans ce système, qui tend à tout phagocyter dans le but d'accroître les bénéfices, tout ce qui est fragile, comme l'environnement, reste sans défense par rapport aux intérêts du marché divinisé, transformés en règle absolue." *

       On ne peut exprimer plus clairement la situation politique, sociale et économique de notre monde qui court à son déclin catastrophique...

* "LA JOIE DE L'ÉVANGILE", édition "Parole et Silence" -novembre 2013-

août 2014





La Marseillaise, chant patriotique et...sanguinaire !

       Quand on sait que la première guerre mondiale n'a été qu'une revanche prise sur celle de 70 dont l'objet était de conquérir une région riche en minerai de fer et de charbon, comme aujourd'hui on fait la guerre pour le pétrole et demain pour l'eau,
       quand on sait que les Français sont partis "la fleur au fusil" pour un idéal qui se limitait à tuer du Bosch, endoctriné par un racisme d'état orchestré par des politiques à la solde des grandes entreprises de l'acier et de l'armement,
       quand on sait que Hitler n'a accédé au pouvoir qu'à cause de l'ignoble traité de Versailles qui a pressurisé le peuple allemand dans la misère,
comment peut-on parler encore de l'héroïsme des soldats partis sauver la patrie quand ils ont été, en particulier en ce qui concerne la première guerre mondiale, purement et simplement sacrifiés par nos dirigeants sur l'autel de la barbarie et de la finance ?...

       Quand on réfléchit à tout cela, en prenant un peu de recul, on ne peut désirer qu'une seule patrie, la patrie de l'homme et non celle d'un camp retranché, fut-il son propre pays, ennemi potentiel de tout autre camp qui toucherait à ses intérêts...

       Quant au chant de la Marseillaise, si sa composition s'inscrit dans une histoire qui en explique les accents violents et racistes, elle est respectable en cela mais n'en demeure pas moins un chant qui est à l'opposé de la paix et de la fraternité...
Graeme Allwright nous propose une version autrement plus noble et grande qui remplacera, je l'espère un jour, la barbarie sanguinaire de celle d'aujourd'hui, dont, soit dit en passant, on nous abreuve à la télévision*...

“En 1792 à la suite de la déclaration de guerre du Roi d’Autriche, un officier français, Rouget de l’Isle, en poste à Strasbourg, compose "Le chant de Guerre pour l’armée du Rhin". Je me suis toujours demandé comment les Français peuvent continuer à chanter, comme chant National, un chant de guerre, avec des paroles belliqueuses, sanguinaires et racistes. En regardant à la télé des petits enfants obligés d’apprendre ces paroles épouvantables, j’ai été profondément peiné, et j’ai décidé d’essayer de faire une autre version de La Marseillaise. Le jour où les politiques décideront de changer les paroles de La Marseillaise, ce sera un grand jour pour la France.”

Graeme Allwright, octobre 2005.


Découvrez la Marseillaise de paix, en ouvrant le site de L’appel de Graeme Allwright

* Et l'on s'étonnerait ensuite du meurtre d'une institutrice, dans sa classe, par un parent d'élève déséquilibré ? Ou celui d'un enfant par un autre enfant de son âge ?...

juillet 2014





À quand une info de l'opposition à La Chapelle ?...

       On ne le dira jamais assez : l'information c'est le pouvoir. Tenir ses électeurs informés, de manière juste et transparente est synonyme d'honnêteté, de respect et de courage.
Honnêteté car, pour un élu, dire ce qu'il fait est une des règles premières de la démocratie.
Respect des électeurs devant qui l'élu reste redevable de ses actes tout au long de son mandat, respect également du système démocratique gravement mis en péril par les multiples "affaires" et les gesticulations électoralistes.
Courage car il en faut pour assumer ses actes face à l'opinion.

       Le pouvoir l'a bien compris qui utilise souvent les outils d'information pour pervertir l'information en une désinformation au service de son pouvoir justement. Il est facile, quand on représente le pouvoir, de porter tel ou tel jugement sur tel ou tel propos sans plus de précision ou de ne donner qu'un aspect partiel d'un fait en prenant soin d'occulter ceci ou cela, quitte à embrouiller les esprits par des mots techniques ou des chiffres à rallonge. C'est à ce jeu que jouent les politiques, depuis toujours peut-être, tant l'essentiel est le pouvoir au détriment du service. Mais ce qui a changé, c'est l'omnipotence de l'info justement, le fait que ce qui pouvait passer inaperçu autrefois, par absence d'information, se trouve aujourd'hui sur les feux de la rampe tant l'info a pris de l'importance dans notre société : tout doit être su, tout doit être montré et chacun est à l'affût des nouvelles par journaux, télé ou Internet interposé. Ce qui, mécaniquement, entraîne les politiques à pervertir et sur-médiatiser l'info à leur avantage...

       D'où l'importance, à La Chapelle Gonaguet, d'une parole libre de l'opposition politique.
Notre maire, durant sa première mandature, a tenté maintes fois de museler l'information diffusée dans les pages du site gonaguet.com et des Nouvelles du village qui dérangeait en "révélant" certains faits ou certaines réalités qu'on aurait voulu laisser cachés...
Ayant passé le relais à une nouvelle équipe d'opposition, présente par deux de ses membres au sein du Conseil municipal, nous attendons avec quelque impatience maintenant, qu'elle reprenne à son compte ces informations du village *, notamment dans le domaine de la conduite municipale des affaires dont on ne sait plus trop rien alors qu'il s'y passe des évènements étonnants, semble-t-il...

       Ce qui aurait pour effet de limiter ce dont Jean-Claude GUILLEBAUD, journaliste, écrivain et essayiste, a récemment parlé. Ce qu'il dit peut être aisément traduit au niveau local où la politique, ce cancer de notre société, a pris, à mes yeux, le pas sur le service des intérêts et de la convivialité chapeloise. Écoutons-le :
       "L'une des grandes évolutions des 20 dernières années aura consisté en ce glissement progressif du politique vers l'ostentation télévisée, la petite phrase publicitaire, l'élément de langage, l'effet d'annonce. Sans compter la débauche publicitaire des campagnes électorales (avec gourous de la communication, agences de pub, etc.) qui explique largement - tout cela coûte cher ! - la corruption ambiante et le financement frauduleux des partis. La récente affaire Bygmalion nous l'a rappelé.
Au bout du compte, la démocratie devient un univers de signes et de simulacres où l'effet remplace l'engagement, où l'annonce tient lieu de décision et où le jeu médiatique dispense de gouverner. Le faire-savoir devient plus important que le faire.
[...] Nous passons d'une époque où le politique gouvernait la télévision à une période où la télévision gouverne le politique. Les décideurs ont d'ailleurs assimilé ces nouvelles règles du jeu, que les réseaux sociaux ont encore démultipliées. Ils maîtrisent de mieux en mieux la technique de l'apparence. Y compris à l'échelon local ou régional où la com fait tourner les têtes.
[...] Nous y voyons une dangereuse égratignure de la dignité démocratique. À la longue, cette égratignure n'est pas anodine : la démocratie a besoin de vérité, de substance, de chair, de confiance, au moins autant que les humains que nous sommes ont besoin d'oxygène."


       Jean-Claude GUILLEBAUD a raison : c'est l'avenir de notre démocratie qui est en jeu. Nos élus ont, aujourd'hui en particulier, à l'échelle nationale comme à l'échelle locale, une réelle et importante responsabilité.

Sauront-ils en prendre conscience et ne pas se contenter de paroles ?... *

* Nous apprenons qu'une association serait actuellement en cours de création qui aurait pour objet de diffuser les informations touchant à la gestion municipale du village. Souhaitons que la chose se concrétise rapidement.

juillet 2014





Le mondial en question : il est important que le sport reste un jeu !

       "Le sport fait du bien au corps et à l'esprit seulement s'il reste un jeu.
Appartenir à une société sportive veut dire refuser toute forme d'égoïsme et d'isolement. Le secret de la victoire, sur le terrain comme dans la vie, c'est de respecter son compagnon d'équipe, mais aussi son adversaire. En apprenant les leçons que le sport enseigne, nous en sortirons tous vainqueurs...
Je voudrais souligner trois leçons de la pratique sportive, trois attitudes fondamentales pour la cause de la paix...
       En premier lieu le sport nous enseigne que, pour vaincre, il est nécessaire de s'entraîner. Dans cette pratique sportive nous pouvons voir une métaphore de notre vie. Dans la vie il est nécessaire de lutter, de “s'entraîner”, de se fatiguer pour obtenir des résultats importants. L'esprit sportif devient ainsi une image des sacrifices nécessaires pour grandir dans les vertus qui forment le caractère d'une personne. Si, pour qu'une personne s'améliore, un grand “entraînement” constant est nécessaire, combien plus il faudra faire d'efforts pour arriver à la rencontre et à la paix entre des individus et entre des peuples “rendus meilleurs” ! Il faut tant “s'entraîner”...
       Le foot peut et doit être une école pour la construction d'une “culture de la rencontre, qui permette la paix et l'harmonie entre les peuples. Ici une deuxième lecture de la pratique sportive peut nous aider : apprenons ce qu'a à nous enseigner le fair-play du foot. Dans le jeu d'équipe il faut penser en premier lieu au bien du groupe, et non à soi-même. Pour vaincre, il faut dépasser l’individualisme, l’égoïsme, toutes les formes de racisme, d’intolérance et d'instrumentalisation de la personne humaine... Dans la vie, en ignorant les personnes qui nous entourent, toute la société est lésée.
       La dernière leçon du sport profitable pour la paix est le respect dû entre adversaires. Le secret de la victoire, sur le terrain, mais aussi dans la vie, tient dans le fait de savoir respecter mon compagnon d'équipe, mais aussi mon adversaire. Personne ne gagne tout seul, ni sur le terrain ni dans la vie !

       Que personne ne s'isole ni ne se sente exclu... Et, s'il est vrai que, au terme de ce Mondial, une seule sélection nationale pourra lever la coupe comme vainqueur, il est aussi vrai que, apprenant les leçons que le sport nous enseigne, nous en sortirons tous vainqueurs, en renforçant les liens qui nous unissent."

Pape François

juillet 2014





Le maire, au milieu des gens...

       "On ne comprend pas un maire qui ne soit pas au milieu des gens, car c'est un médiateur, un médiateur au milieu des besoins des gens. Et le danger est de devenir un maire qui ne soit pas un médiateur, mais un intermédiaire.
Mais quelle est la différence ?

       L'intermédiaire exploite les besoins des partis et prend une partie pour lui, comme celui qui prend un peu de ci et un peu de là, entre un petit commerçant et son fournisseur ; ce maire, s'il existe - je le dis en tant que possibilité - ce maire ne sait pas ce qu'est être maire.

       Par contre le médiateur est celui qui paie lui-même de sa personne pour l'unité de son peuple, pour le bien-être de son peuple, pour faire avancer les diverses solutions pour les besoins de son peuple. Après le temps consacré à leur mandat, cet homme, cette femme, finissent fatigué, fatiguée, avec l'envie de se reposer un peu, mais avec le cœur plein d'amour parce qu'ils ont été médiateurs.

       Ceci je vous le souhaite : que vous soyez médiateurs. Au milieu du peuple, pour faire l'unité, pour faire la paix, pour résoudre les problèmes et aussi résoudre les besoins du peuple."

Pape François
aux représentants de l'Association nationale des communes italiennes

juin 2014 (2)





Pourquoi cette obstination au suicide collectif ?

       " [...] Allier [...] au muet témoignage de la pierre celui du vivant, trait d'union entre les civilisations disparues et la nôtre : la nature.
[...] (Elle) révèle à celui qui sait la voir, l'écouter et la comprendre un amour de la vie différent, plus profond, une autre forme de chrétienté ; la foi en Dieu à travers l'église verte.
       Berceau même de notre genèse, paradis sans préceptes dogmatiques, à chaque instant elle insuffle la vie, perpétuant ainsi l'éternelle image de la création. Et pourtant, une église de plus en plus délaissée, saccagée par des aspirations démentielles d'un bonheur illusoire, ébranlée par un matérialisme aveuglant et une rentabilité infernale qui, un jour, j'en suis convaincu, souffleront la flamme de la vie.
Pourquoi cette obstination au suicide collectif ?
L'homme serait-il réellement l'anomalie de la création ?

       Conscient que toutes les espèces animales sont tributaires des ressources vitales qu'offre le biotope, l'homo sapiens, bien qu'inféodé à son milieu de vie naturelle au même titre que tous les autres êtres vivants, perd de plus en plus le respect de ce qui l'environne et sombre progressivement dans une pernicieuse inconscience des valeurs indispensables à sa survie."

Raymond ROTH

juin 2014 (1)





Quand l'humanisme prospère au sein des entreprises...

       " [...] de belles aventures d'entreprises rescapées de la crise grâce au choix courageux d'un patron qui décide de faire confiance à ses employés. De ne plus être le seul qui sait et qui décide.
La recette du succès ? La réunion des intelligences, l'allègement du contrôle et le gain de liberté à chaque niveau : l'opportunité pour chacun d'être plus créatif et innovant.
Un paradoxe en temps de morosité économique ? Ou plutôt un signe précurseur. On pourrait faire le lien avec les nouveaux modes de consommation collaborative, initiés par la culture Internet, qui promeuvent l'échange de biens ou l'organisation de services entre particuliers.
Ce que ces expériences ont en commun ? La réciprocité, un partage confiant de savoir-faire, cette idée que, dans un monde où on doute de tout et de tous, restaurer sa confiance en l'autre et croire en son potentiel est la nouvelle clé de la créativité. L'idée aussi que, valorisé et donc plus heureux de travailler, chacun sera plus performant.
Cette économie participative peut sembler utopique...mais elle marche. Et elle augure d'un monde où la richesse de l'entreprise ne serait pas d'abord financière mais humaine. Où cet humanisme revendiqué, qui plus est, ouvre la porte à la prospérité.
Une vision que l'on osera qualifier de prophétique." [ Élisabeth MARSHALL, rédactrice en chef de l'hebdomadaire chrétien d'actualité LA VIE ]

De son côté, Isaac GETZ, professeur à l'école de commerce ESCP Europe, dégage 4 constantes : l'écoute des collaborateurs, le partage d'une vision commune, la création d'un environnement propice à l'automotivation et la culture de la liberté de chacun. "Se soucier de l'épanouissement de ses salariés, c'est rencontrer leur adhésion et la prospérité économique qui va avec" conclut-il.

Et l'on se prend à rêver au jour où les maires adopteront ce modèle dans leur équipe et leur mairie...

mai 2014





Un "apoplectique enrichissement"

       Faisant suite à une série d'articles concernant la finance et l'économie, je vous livre cette réflexion particulièrement pertinente à mes yeux.

       "Les chiffres sont connus : malgré une forte croissance dans les pays en voie de développement, 20% des 6 milliards d'habitants sur cette terre subsistent avec moins de un dollar par jour ; un enfant sur quatre souffre de malnutrition dans le Sud ; le revenu moyen par habitant en Afrique a dramatiquement chuté depuis les années 60. En 1998, les 350 personnes les plus fortunées de la planète représentaient un patrimoine supérieur au revenu annuel cumulé de près de la moitié de la population du globe.

       Questions : est-il légitime, alors que 4 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, qu'entre 1999 et 2000 les grands patrons français se soient octroyés 36% d'augmentation ? Est-il équitable de toucher de pantagruéliques stock-options, comme l'ancien patron d'Elf lors de son éviction, alors que certains salariés sont "jetés" dans des plans sociaux douteux ? Est-il juste que le PNB de Haïti, pour les trente ans à venir, équivaut à la fortune de Bill Gates ?

       On assiste aujourd'hui à un "apoplectique enrichissement", selon l'expression du journaliste Jean-Claude GUILLEBAUD qui invite à s'interroger sur cette "pathologie de l'accumulation" : "Non pour retrouver je ne sais quel accent vengeur ou "partageux", écrit l'essayiste. Non, juste pour essayer de comprendre la signification de cette fièvre d'entassement. Pourquoi ? parce qu'elle est significative, à elle seule, de ce que le sociologue Emmanuel TODD appelait justement une "maladie de l'âme", qui est aussi une maladie sociale."

       Dans un essai récent qui s'en prend à la "mythologie du capitalisme", le philosophe Pascal BRUCKNER démontre lui aussi que les "disparités n'ont jamais été aussi fortes sur fond d'enrichissement spectaculaire". Il analyse le "retour d'un capitalisme dur, impitoyable aux inutiles, multipliant les emplois sous-qualifiés et peu rémunérés, système d'autant plus brutal qu'il n'est plus traversé par la perspective d'un au-delà meilleur". Les oracles optimistes des économistes prédisant que la croissance éliminerait d'elle-même la pauvreté se sont avérés nuls et non avenus. "Il y a quelques années, poursuit Pascal BRUCKNER, le gourou du management Peter DRUCKER estimait que l'écart tolérable des rémunérations devait se situer dans une échelle maximale de 1 à 20.
Elle oscillerait plutôt de nos jours de 1 à 150 dans certaines entreprises."

Pascal IDE
"les 7 péchés capitaux"

février 2014





Élections : poison ou rencontre constructive des différences ?...

       Je fais écho, ici, de l'appel de l'évêque de la Dordogne, indépendamment de toute idée religieuse. C'est l'homme, ici, qu'il faut entendre.


       "Je souhaite vivement que ce temps des élections ne soit pas un temps de divisions.
Certes, il est normal qu'oppositions et tensions apparaissent et s'expriment, mais que ce ne soit jamais le prétexte pour déchirer le tissu social et empoisonner la vie de la Communauté humaine.
Que cette période, au contraire, soit l'occasion, de véritables débats de société, d'un temps d'éducation civique et de moralisation publique, de réflexion sur notre société, sur la place active que nous y prenons, sur les valeurs qui l'inspirent et que nous voudrions promouvoir, dans le respect des différences.

       Ces élections doivent se préparer par une information de qualité, la réflexion sérieuse personnelle et en groupe, le désir de servir et de participer au bien commun, la maîtrise nécessaire pour veiller à respecter ceux qui ne pensent pas comme nous, éviter les débordements de toute sorte (calomnies, médisances, vengeances...) et s'employer, en cas de conflit, à faire que les adversaires ne deviennent pas ennemis."

Michel MOUÏSSE

février 2014





Vous avez dit : croissance ?...

       Le saviez-vous ?
Le 31 octobre 2011, l’Organisation des Nations Unies a symboliquement décrété que le sept milliardième humain venait de naître. Est-il né dans un bidonville ou dans un palais ? Nous ne le saurons jamais.
Chaque seconde, on compte 5 naissances et 2 décès sur la Terre. On estime que la population du globe atteindra les 8 milliards en 2025, 9 milliards en 2043 et 10 milliards en 2083...
       Le saviez-vous encore ?
Si on estime à 1 milliard le nombre de personnes qui mangent trop dans le monde, près de 1 milliard d'humains souffrent actuellement de la faim et un enfant meurt toutes les six secondes à cause de la malnutrition !
Il faut savoir aussi que si tout le monde consommait autant qu’un Français, il faudrait disposer de 2,5 Terres...
       Et pendant ce temps,
la croissance est devenue une idole devant laquelle économistes, médias et politiques se prosternent... Nous vivons pourtant sur une planète aux ressources limitées, c'est une évidence et chacun en convient.

       Alors, réfléchissons un peu :
Comment peut-on prôner comme seule avenir possible de notre humanité une croissance infinie sur une planète aux ressources limitées ?

       Notre système économique basé sur la croissance fait de chaque nation une entreprise compétitive en guerre économique contre les autres nations et de chaque individu un ennemi de son voisin. Précarité, exclusion, injustice sont les fruits de ce système dont les plus faibles font les frais. 20% de la population de la planète -les pays riches, dont la France- consomment 80% des ressources naturelles de la Terre.
Voilà la réalité du monde que nous laissons à nos enfants : un modèle dominant fondé sur l'asservissement, l'épuisement accéléré des ressources vitales et la détérioration biologique de la biosphère. Pas de quoi être fier...

La croissance n'est pas une solution à la crise, elle est le problème !

       Alors que faire, quoi penser, vers où aller pour passer de ce constat, réel et dramatique, à un chemin d'espérance qui s'ouvrirait vers une société qui serait respectueuse des êtres humains et de la nature ? Car le pire serait de s'installer dans la fatalité...
Pierre RABHI, dont j'ai récemment découvert les écrits, semble proposer une alternative courageuse autant que réaliste. Il pose 2 questions fondamentales :

  • " Comment se fait-il que l'humanité, en dépit des ressources planétaires suffisantes et de ses prouesses technologiques sans précédent, ne parvienne pas à faire en sorte que chaque être humain puisse se nourrir, se vêtir, s'abriter, se soigner et développer les potentialités nécessaires à son accomplissement ? "

  • "Comment se fait-il que nous n'ayons pas pris conscience de la valeur inestimable de notre petite planète, seul oasis de vie au sein d'un désert sidéral infini, et que nous ne cessions de la piller, de la polluer, de la détruire aveuglément au lieu d'en prendre soin et d'y construire la paix et la concorde entre les peuples ? "

           Face à ce questionnement, Pierre RABHI répond...par ses actes !
    En 1960, il quitte la capitale et s'installe en Ardèche où il décide, avec sa femme, de vivre de son travail de la terre en suivant un principe : le respect de la nature. Il découvre les principes de l’agriculture biologique et écologique (nous sommes en 1960 ! ), il les applique avec succès sur la terre aride et rocailleuse de sa ferme, dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage.
    En 1978, il est chargé de formation à l'agroécologie par le CEFRA (Centre d'études et de formation rurales appliquées) et, à partir de 1981, il met en place plusieurs programmes de formation en France, en Europe et en Afrique.
    Invité au Burkina Faso où les paysans souffrent d'un marasme écologique (sécheresses répétitives) et économique (cherté des engrais et pesticides), Pierre Rabhi développe sa première action agroécologique et crée, en 1985, un premier Centre africain de Formation à l’Agroécologie de Gorom-Gorom, avec l'appui de l'association "Le Point-Mulhouse".
    En 1988, Pierre Rabhi est reconnu comme expert international pour la sécurité alimentaire et la lutte contre la désertification. Il met en place, ensuite, un certain nombre de programmes et d'actions, en France et à l'étranger, intervient dans le cadre de l'élaboration de la Convention de lutte contre la désertification (CCD) et est appelé à formuler des propositions concrètes pour son application.
    En 2002, il se lance dans une campagne électorale "non conventionnelle" en proposant de replacer l'Homme et la Nature au cœur de la logique. Sa campagne a donné naissance à plus de 80 comités départementaux de soutien : les colibris. Il crée aussi plusieurs mouvements, centres, écoles et écrit un certain nombre de livres.
    En 2006, il lance Colibris, mouvement pour la Terre et l’Humanisme dont la mission est d'inspirer, relier et soutenir ceux qui veulent construire une société écologique et humaine.

           Face au " fleuve en crue qu'est devenue la société d'aujourd'hui" comme il le dit, à " ce “toujours plus” qui renforce l’indigence de l’âme et du cœur au profit de la matière morte", il chante " un magnifique chantier qui s'offre à l'imagination des bâtisseurs du futur" : rompre avec cette idéologie de la croissance pour se diriger vers une société plus humaine où vivre sobrement, favoriser une vraie convivialité dégagée de l'accumulation des marchandises nous rendra plus responsables et plus respectueux des autres, des animaux et de la nature.
    Mais il annonce la couleur : " il n'y aura pas de changement de société sans changement des individus qui la composent". Et d'illustrer ce propos par une légende qui lui tient à cœur :

           Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »

           Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

           Écoutons Pierre RABHI lancer son cri d'espérance :
    " L'humanité a désormais autre chose à faire que de s'échouer sur les récifs de ses propres aberrations. L'heure du bonheur dans l'élégance de la modération et de la sobriété a sonné. Et, encore une fois, nous n'avons heureusement pas d'autre choix ! "



           Comment faire comprendre que la croissance indéfinie est totalement incompatible avec une réalité limitée telle que la sphère terrestre ?
    Comment faire comprendre que la croissance a généré plus d’inégalités que d’équités ?
    Comment faire comprendre que cette croissance indéfinie implique une stimulation permanente de l’avidité humaine ?

           Force est de constater qu’en dépit de la croissance, nous n’avons pas résolu le problème de la faim, et que le superflu des uns s’impose aux dépens de l’indispensable des autres. Je ne crains pas de le dire : la décroissance, c’est la lucidité.
    C’est comprendre que notre système est incompatible avec les limites de notre planète.

           Oui, l’urgence absolue, c’est d’arrêter de nous entretuer et de tuer la terre qui nous nourrit. Que fait l’humanité aujourd’hui ? Elle tue sa maman.

    Pierre RABHI


    Pour mieux connaître la pensée de Pierre RABHI       citations

  • Il n'y a rien de plus puissant qu'une idée dont le temps est venu. (Victor Hugo)

    janvier 2014





    Liberté de parole et pression sur agent

           Cadre territoriale durant sept ans au Conseil Général de la Dordogne, Isabelle CHAUMARD, rigoureuse dans son travail et insoumise aux pressions dérangeait. "Sept années au Conseil Général à me positionner pour l'éthique et pour une gestion propre de nos missions publiques."
    Licenciement, garde à vue suivie d'une inculpation pour escroquerie aggravée, sa galère durera 18 mois avant de déboucher, le 11 décembre 2012, sur une relaxe prononcée par le Tribunal correctionnel.
    Elle publiera alors un livre, en janvier 2013, "Collectivité territoriale, ou comment devenir un escroc" (aux éditions Mélibée) visant à "informer les citoyens des dérives et délits présents dans la collectivité territoriale que j'avais fréquentée. Non pour détruire, mais avec l'objectif de susciter des réactions saines et constructives."

           La vie ? Source jaillissante et lutte pour l'essentiel ! "J'ai compris qu'aucune mission ne justifiait le renoncement à ce que l'on est." Mue par son sens de l'intérêt collectif, Isabelle CHAUMARD crée une association, "Alarme Citoyenne Collectivités Territoriales" et rédige un second livre* dont elle exprime ainsi l'enjeu :

    "À une époque tourmentée par les affaires,
    il appartient alors à chacun d'entre nous de faire un choix :
    collaborer au silence complaisant, et laisser ainsi perdurer ces pratiques,
    ou exiger du législateur la protection des lanceurs d'alerte dans les collectivités,
    la création d'un organe de contrôle indépendant et décisionnaire,
    et le non-cumul des mandats dans la durée comme dans le nombre."

           Dans ce livre où sont égrenés noms et situations par lesquels Isabelle CHAUMARD illustre ce qu'elle nomme "les dérives et l'oligarchie qui gangrènent les collectivités territoriales", un élément particulier a retenu mon attention : celui du syndrome d'hubris.
    De quoi s'agit-il ?

    Maladie du pouvoir : le syndrome d'hubris**

           Les hommes de pouvoir influencent le destin du milieu citoyen dans lequel ils exercent leurs responsabilités. Leurs décisions doivent être tournées vers le bien collectif et reposer sur un jugement solide et objectif.
    Dans un discours sur la condition des Grands, Pascal jugeait utile d'éduquer les futurs puissants en leur rappelant que leurs futurs pouvoirs ne tenaient pas qu'à leurs capacités individuelles. "Ils ne sont pas plus doués que les autres et leur vanité vient souvent du fait qu'ils ne connaissent point ce qu'ils sont."

           Or il se trouve que les dirigeants sont bien souvent victimes d'une pathologie liée à la détention même du pouvoir qui fausse leur objectivité et peut même les amener à des jugements grossièrement erronés.
    Cette maladie est connue sous le nom de syndrome d'hubris (ou maladie du pouvoir).
    Elle a été, en particulier, étudiée par Sébastien DIEGUEZ, neuropsychologue au Brain Mind Institute de l'école polytechnique de Lausanne.

           Cette maladie est caractérisée par le narcissisme, l'arrogance, la prétention, l'égotisme, le culte de soi, la manipulation, le mensonge ou le mépris.
    L'individu atteint ressent un sentiment d'invulnérabilité, d'invincibilité et de toute puissance. Il cherche à exercer son pouvoir, a une image disproportionnée de sa propre valeur, donne beaucoup trop d'importance aux apparences, à son costume et à ses propres jugements et ne sait plus écouter.
    Le déclencheur de cette maladie est l'obtention du pouvoir suivi par sa croissance et sa centralisation.
    L'homme de pouvoir en arrive à saper l'autorité d'institutions normalement autonomes toujours afin d'exercer un pouvoir plus étendu. Il écarte ceux qui l'ont déçu ou qui menacent son autorité. Il pense savoir ce qui est bon pour tout le monde indépendamment des circonstances.
    Sous Hubris, le leader surestime ses compétences et persiste dans des choix critiquables sans écouter les autres (proches ou opposition). Hubris peut être constaté par tous, sauf par les principaux intéressés et leurs partisans.

    * "Les noms dits" aux éditions Mélibée
    ** L’hybris (aussi écrit hubris, du grec ancien üßρις / húbris) est une notion grecque que l'on peut traduire par démesure. C'est un sentiment violent inspiré par les passions, et plus particulièrement par l'orgueil. Les Grecs lui opposaient la tempérance, et la modération.

    D'après des extraits du livre d'Isabelle CHAMARD : "Les noms dits"
    novembre 2013





    A propos du repos dominical...

    Écoutons le sociologue Henri VACQUIN, hostile à l'ouverture des magasins le dimanche :
           "Ce n'est pas un hasard si ce débat a été relancé par des enseignes de bricolage.
    Nous sommes face à un individualisme effréné où l'individu estime n'avoir que des droits, sans aucune dette envers la société, et croit pouvoir se fabriquer lui-même. Mais ce n'est que du bricolage, justement, et ça ne tient jamais très longtemps. Une société, quelle qu'elle soit, ne peut fonctionner uniquement en répondant à des revendications individuelles ou catégorielles.
           Quel est cet individu qui croit pouvoir se construire seul et ne rien devoir à personne ? Non seulement nous avons besoin les uns des autres pour nous construire et pour exister, au sein de nos familles, de nos associations, de nos communautés, mais nous avons aussi besoin de rythmes communs, d'un repos collectif, d'un temps d'arrêt qui nous permette de penser et de nous recréer.
           C'est clair : la société consumériste ne veut pas que nous pensions, elle veut juste que nous consommions et que nous produisions, jour et nuit s'il le faut ! Au risque d'augmenter la violence sociale et les cas d'absentéisme ou de dépression dans les entreprises."


    Et de rajouter :
           "L'ultralibéralisme mène une guerre sans merci à tous ceux qui voudraient mettre du sens là où d'autres ne voient que des gains, profits et intérêts économiques."

    La loi du marché sera-t-elle plus forte que celle de l'État ?
           "La fonction du politique est de donner du sens à la cité."

    octobre 2013





    La mer, une solution pour une mutation annoncée et incontournable ?

           Pour faire suite aux articles concernant la nécessaire mutation de notre mode de vie, en particulier sur le plan de l'énergie puisque nous nous acheminons, qu'on le veuille ou non, vers la fin de "la civilisation pétrole" (lire, en particulier, sortie de crise : un chemin possible ! ), voici une autre parole d'espérance, celle d'un spécialiste de la mer.
           Christian BUCHET est membre de l'Académie marine, directeur du Centre d'études de la mer de l'Institut catholique de Paris, directeur scientifique du projet Océanides qui rassemble plus de 300 chercheurs spécialistes de la mer.
    Il a été secrétaire général du Comité national de suivi du Grenelle de la mer en 2009.
    Son dernier ouvrage, en collaboration avec Philip Plisson, s'intitule "la Mer, avenir de la Terre" (édition La Martinière)

           "Culturellement et historiquement, la France n'est pas un pays tourné vers la mer. On ne parle de la mer, en France, qu'à travers les marées noires, la piraterie ou le tourisme. La mer est davantage conçue comme une barrière que comme un moyen d'échange, une voie de communication.
    Or tous les grands pays ont une politique maritime que ce soit les États-Unis ou la Chine. Plus de 16% du PIB de la Chine est dû à ses activités maritimes, alors qu'en France, ce n'est que 2,4%. Si on lançait une politique de la mer, cela pourrait créer 180 000 emplois en cinq ans ! "


           De ce point de vue, il est éminemment dommage que les politiques n'aient pas mis en œuvre les 327 propositions, fruit des travaux du Comité national de suivi du Grenelle de la mer de 2009.

           "Tous les chercheurs qui travaillaient sur ce sujet sont arrivés à la conclusion que la quasi-totalité des solutions pour un avenir durable et même désirable, émaneront du milieu marin. Mais l'élan est retombé. Le problème c'est qu'il y a peu d'électeurs en mer, à moins de donner le droit de vote aux poissons..."

           Depuis 1982 existe une bande de 372 km le long du littoral de tous les pays ayant des côtes en bordure de mer, bande appelée Zones Économiques Exclusives (ZEE) et la France, grâce à ses Dom-Com, possède ainsi 11 millions de km² de ZEE ce qui fait de notre pays la deuxième puissance maritime au monde, tout juste derrière les États-Unis !
    Et cette puissance est, avant tout, une puissance (potentielle) énergétique, vous avez bien lu !

           "Du point de vue énergétique, on peut compter les éoliennes offshores flottantes, mais aussi les hydroliennes, qui sont sous l'eau et qui ne gênent pas la navigation. Les industries françaises sont en pointe sur le sujet. Il existe également l'énergie houlomotrice, créée grâce à la houle et l'énergie thermique de la mer.

           En terme d'impact, les résultats peuvent être très importants. Par exemple, les éoliennes plantées au large de l'estuaire de la Tamise et égrenées sur 232 km², produisent l'équivalent du quart de la consommation électrique de Londres. Et ce n'est qu'un début : selon le gouvernement britannique, d'ici à 2020, les éoliennes offshores installées au large de l'Angleterre devraient fournir 18 000 mégawatts, ce qui correspond à la production de 11 EPR ! (EPR : réacteur nucléaire de troisième génération)
    Quant à la France, le Grenelle de la mer a fixé comme objectif de produire 6 000 mégawatts grâce aux éoliennes offshores, d'ici à 2020, ce qui permettrait de créer 37 000 emplois. À cette date, l'éolien offshore pourrait produire 12% de l'électricité mondiale.
    Ce n'est pas un gadget, c'est une vraie révolution !"


           On le voit, les solutions de transition pour sortir du "tout pétrole" existent. Ce qui manque, c'est une volonté politique capable de contrer les lobbies des énergies fossiles lesquels nous enferment un peu plus chaque jour dans une logique de suicide planétaire au nom du profit et du confort immédiat. Ce qui manque peut-être davantage encore, c'est une vision d'avenir incarnée par des politiques courageux capables d'extirper notre monde de la vision "à courte vue" qui régente nos économies et nos sociétés actuelles...
    Ce qui manque surtout, c'est une espérance au cœur de l'homme !

    août 2013





    Milieu politique, milieu bancaire, tous pourris ?

           En cliquant sur le lien ci-dessous, vous pourrez voir l'audition de Pierre CONDAMIN-GERBIER (Gestionnaire de Fortune, ancien associé-gérant chez Reyl Private Office) au Sénat.
    M. CONDAMIN-GERBIER a été auditionné dans le cadre des travaux de la commission d'enquête sur le rôle des banques et des acteurs financiers, le 12 juin 2013.

           Sujet ? Le rôle des banques dans l'évasion fiscale.
    On pourrait écrire en sous-titre : l'affaire Cahuzac n'est que l'arbre qui cache une très grande forêt !

           Édifiant. Affligeant. Révoltant.
    Et de quoi détourner des urnes bon nombre de Français...ou provoquer leur révolte !

        video.senat.fr

           La vidéo dure près de 11 mn et, malgré notre ADSL déficiente sur la commune qui rend, pour beaucoup, les vidéos hachées, je vous conseille, si c'est pour vous le cas, de la lancer, de couper le son et la laisser se dérouler fenêtre réduite puis de la visionner ensuite un peu plus tard.
    Et n'oubliez pas, cela se passe au Sénat !

    juin 2013





    Immatriculation "doublettes", comment réagir ?

           Vous recevez un PV pour une infraction (excès de vitesse, stationnement ou autre), infraction relevée en un lieu, souvent éloigné, où vous n'étiez pas et à un moment où vous faisiez tout autre chose... Cela s'appelle une "usurpation de plaques d'immatriculation" et ce phénomène tend à prendre de l'importance au point où l'on en parle à la TV par exemple.
    La nouvelle réglementation des plaques liées, non plus au propriétaire du véhicule, mais au véhicule lui-même, réglementation à l'échelle nationale (et non plus départementale), favorise ce phénomène.
    Cela peut vous arriver n'importe quand, comme cela m'est arrivé, il y a quelque temps...
    J'ai pensé utile de vous indiquer la marche à suivre en pareils cas...

          
  • 1ère étape :
    Réunir toutes les preuves justifiant qu'il n'était pas possible que vous soyez sur les lieux au moment de l'infraction (travail, achats, rendez-vous), y compris des témoignages écrits de personnes tierces ( voir modèle ici).
    Si vous avez été flashé, rien de plus simple, demandez le cliché à l'adresse du service photographies qui est indiquée au dos de la contravention.

  • 2ème étape :
    Une fois toutes les preuves réunies, allez porter plainte à la Gendarmerie la plus proche pour "usurpation de plaques d'immatriculation" (Code NATINF 25123).
    Demandez un récépissé et une copie de la plainte.

  • 3ème étape :
    Passez à la Préfecture avec la copie de la plainte et demandez une nouvelle immatriculation.
    En cas de première "usurpation", cette démarche n'est peut-être pas nécessaire : "l'usurpation" peut aussi être la conséquence d'une erreur de l'agent verbalisateur (en cas de stationnement par exemple).
    Par contre, la démarche auprès de la Préfecture devient impérative dès réception d'un second PV, sans quoi, vous serez toujours embêtés.

  • 4ème étape :
    Remplissez correctement la requette en exonération, joignez copie du récépissé de la plainte, copie de tous les justificatifs et envoyez le tout en recommandé avec accusé de réception à l'Officier du Ministère Public dont l'adresse figure sur la contravention.
    Logiquement, vous n'aurez plus de problème...
    Attention : la réponse à votre demande peut nécessiter plusieurs mois ! ...

  •        En espérant que cet article ne vous soit d'aucune utilité...

    mai 2013





    Morale citoyenne
           d'après un éditorial de la revue SCOUT (décembre 1988)

           À l'heure où "tout fout le camp", et en particulier la morale dans la vie publique,
           à l'heure du règne de l'argent-roi, du profit "à tout crin" et de l'individualisme à outrance,
           à l'heure des "qui veut gagner des millions" et autres loteries et scandales en tous genres,
    les voix du "politiquement correct" s'élèvent pour réclamer...plus de morale.

           Et où me demanderez-vous ?
    Dans la société ? Que non ! Dans les médias, à la TV ou sur nos ordis ? Que non ! Mais où donc ?
    À l'école bien sûr, le bouc émissaire tout trouvé d'une société hypocrite marchant sur la tête au bord du ravin...

           Par hasard -mais le hasard existe-t-il vraiment ? - je suis tombé sur cet éditorial, écrit il y a 25 ans que j'ai (à peine) adapté.
    Lisez plutôt:

    Tout le confort à portée de la main, l'énergie à domicile, le monde entier dans sa télé : c'est tellement pratique.
    Vraiment, vivre aujourd'hui bien tranquille dans son petit coin, sans déranger les autres, sans se déranger pour les autres, c'est tellement facile.

    C'est facile, mais ce n'est pas citoyen.
    Un citoyen choisit le plaisir dans l'effort, même gratuit. Un citoyen choisit la joie du service et du partage. Un citoyen choisit le risque et l'inconnu. Un citoyen choisit l'Aventure.
    Un citoyen choisit la Vie !


    "Dites, si c'était vrai" comme le chantait Jacques BREL, si c'était cela, la vraie morale citoyenne...
    Et si l'on enseignait cela, d'abord à nos "responsables" et à la société, aurions-nous vraiment besoin de l'enseigner à l'école ?...

    avril 2013





    Le mariage gay ou la dictature de la confusion
           d'après Bertrand Vergely, philosophe et théologien français.

           Le sujet d'actualité autour du "mariage pour tous" fait, et a fait, couler beaucoup d'encre, entendre des flots de paroles en faveur ou non de ce projet de loi, arpenter des km de rues goudronnées par des millions de Français, tous convaincus du bien fondé de leur démarche.
    Il est indéniable que le sujet est un vrai sujet de société et comporte un enjeu grave : il touche aux fondements-même de notre société. Il est patent aussi que le gouvernement a décidé de passer en force sur le sujet.

           Beaucoup de choses ont été dites et il est assez difficile de se repérer dans ce dédale d'arguments, pour ou contre, tant la question est vaste et d'importance. Je voudrais, à mon tour, apporter au débat l'éclairage d'un philosophe réputé qui me semble cibler avec justesse et profondeur le sujet. À chacun d'entre vous, bien sûr, de vous en faire une opinion.

         lire l'article

    janvier 2013





    Changement des mentalités à l'horizon 2050, un enjeu pour la planète, un défi pour l'homme,
    le seul défi, peut-être, qui vaille, car de notre capacité à le relever, dépendra...la survie de notre civilisation, voire de l'humanité !
    Des signes de ce changement qui s'annonce, il y en a ; je voudrais, ici, en croquer quelques-uns...

           Parlons d'abord d'Internet qui a changé la règle du jeu du commerce en connectant des millions d'acheteurs avec des milliers de vendeurs dans un espace virtuel pratiquement gratuit, remplaçant l'ensemble des intermédiaires, des grossistes aux détaillants, par un réseau distribué de millions de personnes et en éliminant les coûts de transaction (à l'exception des frais d'expédition), coûts s'additionnant à toutes les étapes de la chaîne de l'offre. Il ne s'agit pas seulement de vitrines mises en ligne, ce qui constitue le premier pas en ce domaine et souvent le seul que l'on perçoive derrière nos écrans occidentaux : de plus en plus de sites marchands proposent une personnalisation des relations entre le vendeur et l'acheteur, en particulier dans l'artisanat. En marge de la vente commerciale elle-même, se développe une interaction entre vendeurs et acheteurs, un échange d'idées et, au final, un lien social potentiel. C'est là le chamboulement induit par ce nouveau mode de commerce : un développement latéral, et non plus uniquement vertical, opérant sur un mode coopératif, et non plus hiérarchique.
    Un mouvement hésitant, sous nos latitudes, mais qui n'attend qu'une volonté politique pour vivre, chez nous, son essor...

           Parlons des banques, ces "états dans l'état" qui font la pluie et le beau temps dans le domaine financier...
    Dans les première et deuxième révolutions industrielles, l'extraction, le traitement et la distribution des énergies fossiles coûtaient si cher que seule une poignée de gros acteurs centralisés pouvait réunir le capital financier nécessaire pour gérer le flux énergétique. Les géants du pétrole avaient besoin des géants de la finance.
    Aujourd'hui déjà, des banques spécialisées dans la micro finance prêtent des dizaines de milliers de dollars à des centaines de milliers d'emprunteurs dans les régions les plus pauvres du monde. Le micro crédit sert de plus en plus à financer la production locale d'énergie verte dans des endroits qui, jusque là, n'avaient jamais eu d'électricité. Près de 20 000 systèmes solaires domestiques sont installés chaque mois dans ces régions. Qui le sait ? Qui le dit ?
    Les journaux télévisés de nos pays riches préfèrent, et de loin, mettre leurs projecteurs sur tel ou tel fait divers, telle ou telle lutte politique intestine, tels ou tels débats qui n'en sont pas, préférant nous distraire plutôt qu'à nous éclairer de ce qui, pourtant, sera le demain de notre aujourd'hui. Il faut dire que les lobbies du monde de l'énergie, avec celui de la finance et de la politique, ont tout intérêt à ce que notre mode de civilisation n'évolue pas dans un sens distributif et coopératif, ce qui, pourtant, me semble inéluctable.
    "Les gens sont naturellement généreux, et ils vont aider les autres si on leur donne la possibilité de le faire de façon transparente et responsable." Il s'agit de développer, non des relations de bienfaisance, mais des relations de partenariat : ainsi, les prêteurs choisissent la demande qu'ils souhaitent aider à financer et le montant de la somme qu'ils prêteront, parfois quelques dizaines d'euros seulement. Ce faisant, ils s'associent à d'autres pour financer en totalité le montant d'un prêt. Modèle innovant de crédit réellement distribué et qui a fait ses preuves : telle banque spécialisée dans ce type de crédit a mis en contact plus d'un demi million de prêteurs de plus de 200 pays et plus de 460 000 petits entrepreneurs de près de 60 pays, leur prêtant près de 180 millions de dollars dont plus de 80% sont allés à des femmes. le taux des remboursements ayant atteint 98,9% de ces sommes... (voir le site de Kiva, à traduire en français -clic droit sur la page-)
    Quand les politiques de notre vieille Europe prendront-ils le train en marche ?........

           De la propriété à l'usage, j'en ai déjà dit deux mots dans un article précédent...
    Dans le domaine de l'automobile, par exemple, il s'agirait de faire rouler des millions de voitures en les intégrant à une vaste flotte de véhicules partagés auxquels d'autres pourraient avoir accès. Cela permettrait à leurs propriétaires d'en tirer un certain revenu et assurerait à d'autres un accès facile à la mobilité. Bien sûr, les compagnies d'assurances devront assurer les personnes et non les voitures comme c'est le cas actuellement.
    La jeune génération commence à partager autre chose que des voitures : voyages avec des hôtes locaux qui accueillent chez eux et fournissent gratuitement le gîte et le couvert, à charge de revanche. On les appelle les couch surfers. Ils sont plus d'un million dans 69 000 villes du monde entier... Là encore les contacts, avant et après, ouvrent la porte à ces communaux sociaux distribués et coopératifs qui amènent des personnes de cultures différentes à partager leur vie. Il s'agit de contribuer à "unir les gens par une communauté honnête et empathique" (voir le site couchsurfing, toujours à traduire en français)...

           Investissement remboursé sur...l'économie réalisée ! C'est ce que Philips Lighting a proposé aux collectivités : une ville passe contrat avec Philips qui installe une nouvelle génération de diodes électroluminescentes, très économes en énergie, dans l'ensemble de l'éclairage public et extérieur. La banque de Philips finance le projet et la ville rembourse Philips sur les économies d'énergie réalisées. Si la compagnie ne réussit pas à faire advenir des économies, la perte est pour elle ! C'est un type de partenariat coopératif qui, de plus en plus, deviendra la norme dans une économie de troisième révolution industrielle.

           Entreprendre et coopérer ne paraît plus contradictoire, mais obligatoire pour réordonner la vie économique, sociale et politique du XXIème siècle.

           Un grand tournant de la pensée.
    Ces quelques exemples que je viens de décrire brièvement donnent une idée de ce vers quoi nous allons et qui va révolutionner notre vie dans les décennies prochaines. Mais ces changements de pratiques économiques ne pourront pas advenir sans un changement d'état d'esprit vis à vis de la propriété.
    À l'ère nouvelle, la notion de propriété, qui privilégiait l'acquisition des biens matériels sur des marchés et le droit d'exclure les autres de leur jouissance, cède la place à une conception tout à fait différente de la propriété : le droit de jouir d'un accès aux réseaux sociaux et de partager des expériences communes avec les autres. Nos idées sur la propriété sont si indissociables des notions traditionnelles de possession et d'exclusion qu'on a du mal à imaginer qu'il existait un droit de propriété plus ancien dont les gens ont joui pendant des siècles : le droit d'accéder à une propriété détenue en commun tel que : naviguer sur un fleuve, marcher sur un chemin de randonnée, se réunir sur la place publique par exemple.
    Cette idée plus ancienne de la propriété a été progressivement marginalisée à l'époque moderne et particulièrement sous l'égide de l'économie de marché dont le monde souffre actuellement.
    Mais le droit d'accès à Internet devient une puissante forme de propriété nouvelle dans un monde interconnecté et les valeurs de qualité de vie sont en ascension, notamment la recherche de l'inclusion avec des millions d'autres dans les communautés mondiales de l'espace virtuel.
    Répondant à la Chine, Hillary Clinton déclarait : "Les États Unis défendent un Internet unique où l'ensemble de l'humanité a un accès égal au savoir et aux idées"

           De la liberté et du bonheur
    Nous finissons par comprendre que la vraie liberté ne consiste pas à s'affranchir des autres pour devenir une île, mais à participer en profondeur à leur existence. Si la liberté d'un être est l'optimisation de sa vie, elle se mesure à la richesse et à la diversité de ses expériences et à la force de ses liens sociaux. Une vie solitaire est une vie moins vécue.
    La jeune génération est tout aussi portée à croire que, si le confort économique est essentiel, le bonheur est également proportionnel à l'accumulation d'un...capital social. Ainsi, la sacro-sainte croissance tant recherchée est peut-être à redéfinir : plus de croissance de quoi et pour quoi faire...
    Même la science est bouleversée par ce qui émerge en l'homme actuellement : l'ancienne science voit la nature comme un ensemble d'objets ; la nouvelle science la voit comme un ensemble de relations. L'ancienne science veut la nature productive ; la nouvelle science veut la rendre durable. L'ancienne science cherche le pouvoir sur la nature ; la nouvelle science, un partenariat avec la nature. L'ancienne science valorise l'autonomie par rapport à la nature ; la nouvelle science, la participation à la nature.

           Pour survivre et prospérer en tant qu'espèce, il nous faudra repenser nos concepts d'espace et de temps. La définition économique classique du premier -l'espace est un entrepôt de ressources passives- devra céder la place à une tout autre idée : l'espace est une communauté de relations actives. Cette émergence de l'homme du troisième millénaire porte un nom : l'émergence de notre conscience biosphérique.
    Et, dans notre jeu, nous avons, fort heureusement, un atout de taille : notre nature profonde ne fait pas de nous des êtres rationnels, détachés, avides d'acquérir, agressifs et narcissiques, comme l'ont suggéré tant de philosophes des Lumières, mais affectueux, très conviviaux, coopératifs et interdépendants. L'homo sapiens laisse la place à l'Homo empathicus. Civiliser, c'est étendre l'empathie¹. En matière d'éducation par exemple, c'est encourager l'élève à penser et non à exécuter.

           Dès lors, notre défi est simple -mais quel défi ! - : rétablir nos liens avec la nature, guérir la Terre et sauver notre espèce.
    Dans l'histoire, des civilisations ont vécu quelque chose d'analogue dont l'enjeu était de se transformer à temps ou de regarder venir la mort. Mais aujourd'hui, c'est la première fois dans l'histoire où l'effondrement d'une civilisation, la nôtre, toucherait l'humanité dans son ensemble. Ce qui diffère aujourd'hui, c'est la probabilité croissante d'un changement qualitatif de la température et de la chimie de la Terre, provoqué par le réchauffement de la planète : il pourrait donner le coup d'envoi d'une extinction massive d'espèces animales et végétales, et rendre ainsi très possible la disparition de la nôtre.
    Quand nous commencerons à penser en famille étendue mondiale, famille comprenant non seulement notre propre espèce mais tous nos compagnons de voyage dans cet habitat évolutionniste qu'est la Terre, nous deviendrons capables de sauver notre communauté biosphérique et de régénérer notre planète pour nos descendants.
    C'est pourquoi, ce sont les hommes et les femmes d'espérance qui sont notre avenir.
    Voulez-vous en être ?

    ¹ L'empathie pourrait se définir comme une cérébralisation de l'existence de l'autre.

    D'après le livre de Jérémy RIFKIN "La troisième révolution industrielle"

    janvier 2013





    Du bénévolat...
    Avec le théâtre à la Chapelle, le marché de la St Nicolas, les ateliers informatiques qui battent leur plein, le bénévolat est un sujet d'actualité...
    Un récent ouvrage d'Alexandre JOLLIEN en dit trois mots de façon claire et pertinente, mots que j'ai voulu vous partager ici :

    Le mot "bienveillance" vient du latin bene volens.
    Le bénévolat, c'est d'abord vouloir le bien des autres.
    On ne fait pas du bénévolat pour "se redorer le blason" mais parce que l'on veut le bien de l'autre.
    Et c'est peut-être là une belle définition de l'amour et de l'amitié : vouloir le bien de l'autre sans vouloir lui imposer sa propre version du bien.
    La phrase du Soûtra du Diamant s'applique encore là à merveille : "le bien n'est pas le bien, c'est pourquoi je l'appelle le bien". ¹
    Parce que quand on croit savoir mordicus ce qu'est le bien de l'autre, souvent on lui impose ses préjugés et l'on s'éloigne de ce qui est vraiment bien pour lui.
    Surtout, ne pas imposer le bien.


    ¹ Cette phrase peut vous paraître, à premier abord, énigmatique.
    Elle recèle pourtant une profonde sagesse pour qui saura la méditer et se laisser interpeler par elle...

    Extrait du livre d'Alexandre JOLLIEN (que je recommande) "Petit traité de l'abandon"
    aux éditions su Seuil

    décembre 2012





    2400 ans et pas une ride...
         
    Merci à Marie-Laure.

    octobre 2012





    Sortie de crise : un chemin possible !
    Chose promise, chose due : je vous devais un article sur l'énergie, le voici.
    Nous nous trouvons à l'orée d'une troisième révolution industrielle¹, sans même nous en rendre bien compte. Le sujet est nouveau : on n'en parle pas beaucoup dans les médias. Il demande quelques explications. C'est pourquoi l'article est un peu long mais j'ai tenté de le rédiger le plus simplement possible tout en cherchant à bien expliquer les choses. Bonne lecture !

    État des lieux
           Nous arrivons au terme des années-pétrole, que nous le voulions ou non.
    Bien sûr, on va encore forer plus loin, plus profond, découvrir peut-être d'autres super-gisements mais à quel prix ?
    C'est une sorte de pillage des ressources énergétiques fossiles, qui ne laissera pas grand chose à nos petits enfants... Cette course, que l'on pourrait considérer comme immorale vis à vis des générations futures, a une fin, et nous y voilà.
           Car ne nous leurrons pas, et on ne le sait pas assez : la crise que nous connaissons depuis 2008 n'est pas une crise financière mais une crise énergétique et n'a pas démarré en août 2008 mais un mois plus tôt !
    Fin 1973, premier choc pétrolier : le baril de pétrole passe de 3$ à plus de 11$... En 2000, il tournait autour de 24$ et brusquement, après avoir passé, en 2007, la barre des 70$, en juillet 2008, le baril de pétrole avoisine les 150$.
    Or, dans notre économie mondiale, la quasi-totalité de l'activité dépend du pétrole et des autres énergies fossiles. L'économie mondiale s'est alors tout simplement arrêtée ! La crise financière n'a été qu'une conséquence de ce grippage de l'économie mondiale.
           Ce qui s'est passé en juillet 2008, c'est ce que Jérémy RIFKIN ² appelle un "pic de la mondialisation".
    "Une grande partie du monde ne le sait pas encore, mais il est clair que nous avons atteint les dernières limites des possibilités de poursuivre la croissance mondiale dans le cadre d'un système économique profondément dépendant du pétrole et des autres énergies fossiles." Et de poursuivre : "Nous vivons actuellement, à mon sens, la fin de partie de la deuxième révolution industrielle et de l'âge du pétrole qui est son fondement."
           Tout ceci n'est guère réjouissant, surtout quand on ajoute à cet état des lieux de l'économie mondiale, le tragique réchauffement climatique. Elles sont nombreuses les voix qui prédisent l'extinction de l'humanité. Cette prédiction funeste est dans la logique des choses, mais est-elle pour autant inéluctable ? Rappelons-nous cette parole d'Élie WISEL : "Puisqu'il est donné à l'homme d'agir sur l'évènement, comment faire pour qu'il le dirige vers le soleil plutôt que vers le gouffre ? "
           Jérémy RIFKIN propose une autre vision, une vision de sortie de l'impasse où se trouve l'humanité, une vision réaliste, globale, construite, un cap vers une ère post-carbone durable à l'orée du milieu du siècle, un espoir de pouvoir peut-être conjurer ainsi la catastrophe climatique. Cet économiste semble avoir été entendu par L'Union européenne : en mai 2007, le Parlement européen a voté une déclaration écrite officielle où il reprenait à son compte l'idée de troisième révolution industrielle pour en faire la vision économique à long terme et la feuille de route de l'Union.
    De quoi s'agit-il exactement ?

    Vous avez dit révolution industrielle ?
           Selon Jérémy RIFKIN, il existe un lien étroit entre système de communication et source d'énergie. L'économie ne serait, ni plus ni moins, que la conjonction de ces deux éléments. Il y eut ainsi deux révolutions industrielles qui, chacune, a généré leur propre système économique adapté :

  • L'introduction de la machine à vapeur dans l'imprimerie a fait de celle-ci le principal moyen de communication qui a permis de gérer la première révolution industrielle. La presse à cylindre actionnée à la vapeur, puis la rotative ont considérablement accru la vitesse d'impression et réduit les coûts. Pour la première fois dans l'histoire, l'alphabétisation de masse, avec l'avènement de l'école publique entre 1830 et 1890, a créé une main-d'œuvre alphabétisée, habituée à l'imprimé, qui a pu organiser les opérations complexes d'une économie du rail et de l'usine alimentée au charbon et propulsée à la vapeur.

  • Au début du XXème siècle, la communication électrique a convergé avec le moteur à combustion interne fonctionnant à l'essence pour engendrer la seconde révolution industrielle. L'électrification des usines a inauguré l'ère des biens produits en série, dont le plus important a été l'automobile. Industrie du pétrole, routes nationales et autoroutes, lignes téléphoniques, zones résidentielles en banlieue parfois éloignées du lieu de travail, radio puis télévision, tout cela a modelé la vie sociale et créé un réseau de communications capable de gérer les activités géographiques dispersées de l'âge du pétrole et de l'automobile.
    À noter que ce modèle social est établi sur un système d'autorité vertical qui en constitue une des caractéristiques principales.

  • Nous sommes aujourd'hui à la veille d'une nouvelle convergence entre technologie des communications et régime énergétique. La jonction entre la communication par Internet et des énergies renouvelables engendre une troisième révolution industrielle. Au XXIème siècle, des millions d'êtres humains vont produire leur propre énergie verte dans leurs maisons, leurs bureaux, leurs usines et la partager entre eux sur des réseaux intelligents d'électricité distribuée, exactement comme ils créent aujourd'hui leur propre information et la partagent sur Internet.

    Les conditions de la réussite...
           Tout ceci a l'air trop beau, me diront certains. C'est du rêve me diront d'autres...
    À ceux-là je répondrais deux choses : d'abord, il ne semble pas y avoir d'autre alternative devant l'échéance, fatale pour notre humanité, de l'épuisement de nos ressources et du dérèglement climatique, ensuite, cette troisième révolution industrielle, comme l'appelle RIFKIN, est déjà une réalité naissante ici ou là dans le monde et en particulier en Europe. Si elle n'émerge pas à vue, c'est qu'elle nécessite un changement radical de vision du monde et de la société, où la propriété cèdera la place à l'usage, où l'autorité ne sera plus verticale mais distribuée et latérale, où la vision politique divisée entre capitalisme et socialisme cèdera la place à un clivage entre centralisé et autoritaire et distribué et coopératif, pour ne prendre que quelques caractéristiques de ce qu'il faut bien appeler : un changement de mentalité en profondeur.
    Voilà pourquoi il est, encore aujourd'hui, si difficile de percevoir ce qui, pourtant, est en marche - et heureusement -
           Pour réussir ce passage, RIFKIN a repéré cinq conditions qui devront être mis en œuvre simultanément.
    Il les appelle les cinq piliers de la troisième révolution industrielle.

  • Le passage aux énergies renouvelables : le passage à 20% d'énergie renouvelable en 2020 est devenu un objectif de référence pour l'Union européenne. Il s'agit, essentiellement, de récupérer l'énergie du soleil, celui du vent, de la géothermie et des marées...

  • La transformation du parc immobilier en un ensemble de microcentrales énergétiques qui collectent sur site des énergies renouvelables. Quand on sait qu'une heure de lumière solaire serait suffisant pour faire tourner l'économie mondiale pendant...un an ! , et que le photovoltaïque pourrait couvrir, à lui seul, 40% de la consommation européenne, on peut entrevoir qu'il s'agit bien d'un possible et non d'un rêve... Après un siècle de domination des grandes compagnies du pétrole, du gaz et de l'atome sur l'économie, sans parler de leur influence sur la politique des États et la géopolitique des relations internationales, voici que l'on propose un nouveau plan qui va démocratiser la production et la distribution de l'énergie en créant des millions de mini-entrepreneurs énergétiques.

  • Le déploiement de la technologie de l'hydrogène et d'autres techniques de stockage de l'énergie électrique. La technologie existe, grâce à la recherche spatiale en particulier. Elle a besoin d'être adaptée à l'usage domestique. En 2003, le président PRODI annonce que la Commission européenne lance une initiative de recherche de 2 milliards d'euros pour préparer l'Europe à une économie de l'hydrogène. Et en 2006, Angéla MERKEL lance sa propre initiative de recherche-développement sur l'hydrogène. La clé d'un avenir durable est peut-être dans la mise au point d'une technologie de stockage de l'électricité, fiable et rentable.

  • L'utilisation de la technologie d'Internet pour transformer le réseau électrique en inter-réseau de partage de l'énergie : numériser le réseau électrique et le rendre intelligent, voilà un défi pour EDF (pour ne citer que lui) dans les toutes prochaines années... Ce réseau énergétique intelligent englobera pratiquement tous les aspects de la vie. Logements, bureaux, usines et véhicules vont communiquer entre eux en permanence et la question, depuis 2008, est à l'ordre du jour des stratégies de nombreuses grandes entreprises de l'énergie.

  • La généralisation des véhicules branchables ou à pile à combustion dont on prépare actuellement la commercialisation. Les premiers véhicules branchables et à pile à combustible sont sortis des chaînes de montage en 2011... La sortie en nombre de ces véhiculent pourrait advenir dès 2013. Les stations de charge ont commencé à être vendues et installées ici ou là mais leur prix est encore très élevé (autour de 4000€). En 2030, les bornes de recharges devraient être omniprésentes et en 2040, on estime que 40% des km parcourus par les véhicules légers le seront électriquement...

    En guise de conclusion
           J'arrête là, pour ce soir, mon "bavardage". Je voulais, par cet article, vous sensibiliser à notre avenir possible et poser, par-là même, quelques pierres sur ce chemin d'aventure de notre humanité en marche. Une sensibilisation qui fasse contrepoids à "la déprim' ambiante", très française, qui se plaint de tout et dont l'horizon s'arrête souvent au temps qu'il fera demain...
    J'ai, pour ma part, puisé dans ces idées un réel motif d'espérance. Et l'on sait que l'espérance est source de joie.
    Mais je ne vous ai pas encore tout dit !
    Car, au-delà de cet à-venir possible et qui se dévoile, restent un enjeu et une incertitude. L'enjeu est ce changement d'état d'esprit, sous-jacent à ce vers quoi nous allons. C'est un véritable changement de mentalité qui s'annonce à l'horizon 2050. Avec Internet, nos petits-enfants y sont quelque peu préparés mais pour nous, quelle conversion ! Je vous en dirai deux mots dans un article suivant (voir ici). L'incertitude concerne notre liberté, j'entends par liberté, notre capacité de libre-choix qui peut nous faire choisir de conduire nos pas "vers le soleil", mais aussi "vers le gouffre"...
    Et là, rien n'est joué...

    À suivre, donc !

    ¹ Ce concept de troisième révolution industrielle est développé par Jérémy RIFKIN         
    dans un livre que je vous recommande et qui en porte le titre (édition LLL).         

    ² Jérémy RIFKIN est un économiste américain, conseiller auprès de l'Union européenne         
    et auprès de plusieurs chefs d'État du monde entier.         

    J'ai écrit cet article à partir du livre de Jérémy RIFKIN "La troisième révolution industrielle"
    dont j'ai tiré les détails techniques et cité un certain nombre d'expressions...

  • septembre 2012





    Pour une entreprise sociale...

    Pour sortir de l'impasse économique, sociale et environnementale, l'entreprise doit se réinventer. "En associant la promotion de nos savoir-faire à des valeurs de solidarité, de respect de l'homme et de l'environnement" explique Malo Bouëssel du Bourg, directeur de l'association "Produit en Bretagne" qui regroupe 300 patrons bretons. Il s'achève le temps où seul compte le profit des actionnaires. Désormais, l'entreprise se conçoit comme implantée dans un environnement, en relation avec la société. "L'entreprise ne peut plus être une simple machine à fric."

    Les grands experts du management se sont emparés du sujet et l'on formalisé sous le nom de Responsabilité Sociale et Environnementale (RSE). Le RSE est, en quelque sorte, le développement durable appliqué à l'entreprise. L'enjeu est, ni plus ni moins, "d'assurer une pérennité de la planète. Si nous continuons à détruire l'écosystème et la cohésion sociale, nous courons à notre perte", rappelle Michel Capron, professeur émérite des universités, auteur de "la Responsabilité sociale d'entreprise" (La Découverte). Et de rajouter : "La RSE pourrait aussi conduire à l'émergence d'un nouveau modèle qui ne donnerait plus la primauté à l'actionnaire et qui intègrerait les acteurs extérieurs de la société civile : consommateurs, fournisseurs, organisations de la société civile, dans son fonctionnement." Il s'agit donc d'abord d'une question politique et citoyenne.

    C'est ainsi qu'un nouveau concept d'entreprise, l'entreprise sociale, est en train de naître de notre crise, sous nos yeux.
    Le sociologue François Bottolier-Depois, coauteur de "l'entreprise du XXIème siècle sera sociale (ou ne sera pas)", paru chez l'éditeur Rue de l'Échiquier, en donne cette approche : "Une organisation productive privée dont l'objet est d'atteindre un impact social, sociétal et environnemental positif, dans le cadre d'une lucrativité limitée."

    "L'entreprise sociale est une réponse efficace aux dysfonctionnements de l'économie de marché [...] et un moyen de palier les défaillances de l'État-providence."
    Elle refuse la recherche de profit pur et simple sans pour autant nier l'impératif de rentabilité. Et pourrait être, à ce titre, un exemple à suivre pour l'ensemble des acteurs économiques.

    Utopique ? Bien au contraire.
    "Ce modèle n'est pas compliqué à généraliser et aurait rapidement des répercussions positives, estime le sociologue.
    Il suffirait de créer un statut de l'entreprise sociale, de faire en sorte que les entreprises puissent bénéficier en priorité des avantages fiscaux et des marchés publics, de former des analystes financiers spécialisés dans l'entreprenariat social...
    On aurait alors une solution pragmatique à la crise."


    Un capitalisme à visage plus humain et surtout, une piste d'espérance pour le monde de demain.

    Article rédigé à partir de celui de Christine Monin         
    paru dans le journal "La Vie" du 23 août 2012         

    Prochain article : à propos de l'énergie, coeur de l'activité humaine...

    août 2012



    Dans ce contexte, n'est-il pas indécent d'oser exprimer des paroles d'espérance ?
    Bien au contraire : il n'y a de sens à l'impasse pour l'esprit qu'en la naissance à la vie d'une voie nouvelle !




    La crise française en chiffres...

  • 0,1% de croissance au dernier trimestre 2011
  • 0% au premier trimestre 2012

  • 1800 milliards d'euros de dette publique à la fin du premier trimestre 2012,
    soit près de 90% du PIB
  • 70 milliards d'euros de déficit du commerce extérieur en 2011

  • +0,3% : progression du chômage au premier semestre 2012
    soit 10,1% de la population active
  • -1,2% : recul du pouvoir d'achat au premier semestre 2012,
    son plus fort recul depuis 1984
  • 14,1% des femmes et 12,9% des hommes vivent, en France, sous le seuil de pauvreté
    (avec moins de 900€ par mois)





  • Mondialisation, un humain en mutation...
    Quelques repères :

    Jusqu'en 1820 environ, et ce, pendant près de 2000 ans, la Chine et l'Inde sont les deux puissances du monde.
    Depuis le XIXème siècle, l'Europe suivie de l'Amérique du nord vivent un décollage au niveau mondial.
    Depuis l'an 2000, nous ne vivons plus sur 192 bateaux différents mais sur 192 cabines d'un unique bateau, tel un village global de consommateurs, téléspectateurs, Internautes...

                     À l'ancien paradigme dirigisme, contrôle, concurrence
                     tend à se subtituer un nouveau paradigme : collaboration, coopération, coexistence.

    De la réussite du passage entre ces deux paradigmes dépend...notre survie !
    "Un autre monde est possible, mais il est dans celui-ci." (Paul Éluard)

    D'après le film de Hubert VEDRINE         
    "Un monde dans tous ses états"         

    mai 2012






    Sortir de soi...
    "Ça me tracasse beaucoup, se dit Dieu, cette manie qu'ils ont de se regarder le nombril au lieu de regarder les autres.
    J'ai fait le nombril sans trop y penser, comme un tisserand qui arrive à la dernière maille et qui fait un nœud. Pour que ça tienne. Un endroit qui ne paraît pas trop. J'étais si content d'avoir fini ! L'important c'était que ça tienne et d'habitude ils tiennent bon, les nombrils.
    Mais ce que je n'avais pas prévu et ce qui n'est pas loin d'être un mystère, même pour Moi, c'est l'importance qu'ils accordent à ce dernier petit nœud, intime et bien caché.
    De toute Ma création, ce qui m'étonne le plus et que je n'avais pas prévu, c'est tout le temps que les humains mettent à se regarder le nombril au lieu de voir ce qui se passe autour d'eux.
    J'hésite.
    Je me suis peut-être trompé.
    Si ce n'était pas trop de recommencer, Je placerais le nombril en plein milieu du front.
    Comme cela, les humains seraient bien obligés de se regarder les uns les autres !"

    Guy Gilbert         
    "La vieillesse, un émerveillement"         

    avril 2012






    Formation à l'écoute des campagnes électorales à venir...
    On le sait, le monde, il sera plus beau et les problèmes, ils seront résolus, si vous votez pour moi !
    Les solutions, durables bien sûr, les voilà ! Croyez-moi !
    Main sur le cœur et sans langue de bois !
    Si, si...
    Démonstration !

    Pinochios en campagne (2012-2014)          

    février 2012






    La crise en humour...

          Dieu en a ras le bol de l'humanité, de ses péchés, de ses vanités et des politiciens.
    Il décide de mettre fin à l'expérience .
    Il réunit tous les chefs d'États et leur annonce qu'il détruira la race humaine dans 24 heures !
    "Je vous laisse le soin de l'annoncer vous-même à vos peuples respectifs, ajoute-t-il ! "

          Le premier à parler est Barack Obama :
    "Peuple bien-aimé, j'ai une bonne nouvelle et une mauvaise nouvelle pour vous.
    La bonne est que Dieu existe. Il m'a parlé. Mais nous le savions déjà.
    La mauvaise nouvelle, c'est que cette grande nation, notre grand rêve, n'existera plus dans 24 heures.
    Ceci est la volonté de Dieu."


          Fidel Castro réunit tous les Cubains et leur déclare :
    "Compatriotes, peuple cubain, j'ai deux mauvaises nouvelles.
    La première est que Dieu existe, il s'est adressé à moi. Oui, je l'ai vu.
    La deuxième mauvaise nouvelle c'est que cette merveilleuse révolution pour laquelle nous nous sommes battus sera finie.
    C'est la volonté de Dieu."


          Nicolas Sarkozy intervient au 20h de TF1 :
    "Aujourd'hui est un jour très spécial pour nous tous. Pourquoi ? Je vais vous le dire.
    J'ai deux bonnes nouvelles à vous annoncer.
    La première est que je suis le messager choisi de Dieu, car il m'a parlé en personne.
    La seconde bonne nouvelle, c'est que dans les 24 heures, oui vous avez bien entendu, dans 24 heures, le problème du chômage sera résolu, la crise financière sera résolue, il n'y aura plus de problème de retraites, plus de hausses d'impôts.
    Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis. Les promesses seront tenues ! "


    janvier 2012






    Économie financière...

          Toujours dans le même ordre d'idée, voici un autre conte pouvant illustrer, de manière caricaturale, certes, la situation économique actuelle...
          Démonstration intéressante.

          Une journée maussade dans un petit bourg humide au fond de l'Irlande. Il tombe une pluie battante et les rues sont abandonnées. Les temps sont durs, tout le monde est endetté et tout le monde vit à crédit...
    Arrive un touriste allemand, riche.
    Il arrête sa belle voiture devant le seul hôtel de la ville et il entre. Il pose un billet de 100€ sur le comptoir et demande à voir les chambres disponibles afin d'en choisir une pour la nuit. Le propriétaire de l'établissement lui donne les clés et lui dit de choisir celle qu'il veut...

          À peine que le touriste a-il monté l'escalier que l'hôtelier prend le billet de 100 €, file chez le boucher voisin et règle sa dette envers celui-ci. Le boucher, qui doit de l'argent à un éleveur de porcs, se rend immédiatement chez lui et lui donne le billet de 100 €. L'éleveur, à son tour, règle ses dettes envers la coopérative agricole où il achète ses fournitures. Le directeur de la coopérative court au pub, régler son compte au bar. Le barman, glisse le billet à la prostituée qui lui fournit ses services à crédit, déjà depuis des semaines. Celle-ci, qui utilise l'hôtel professionnellement, court régler son compte avec l'hôtelier. Et l'hôtelier pose le billet de 100 € sur le comptoir où le touriste l'avait posé auparavant...

          Le touriste descend l'escalier et annonce, qu'après avoir examiné minutieusement chacune des chambres, il n'en trouve aucune à son goût. Il ramasse son billet et s'en va.

          Personne n'a rien produit, personne n'a rien gagné, mais personne n'est plus endetté et le futur semble beaucoup plus prometteur.

          N'est pas ainsi que fonctionnent les plans de sauvetage que l'on prévoit pour les pays d'Europe en difficulté ?

    (origine inconnue)

    octobre 2011






    La crise des ânes...

          Un homme portant cravate se présenta un jour dans un village.
    Monté sur une caisse, il cria à qui voulait l’entendre qu’il achèterait cash 100 euros l’unité tous les ânes qu’on lui proposerait. Les paysans le trouvaient bien un peu étrange, mais son prix était très intéressant et ceux qui topaient avec lui repartaient le portefeuille rebondi, la mine réjouie.
    Il revint le lendemain et offrit cette fois 150 € par tête, et là encore une grande partie des habitants lui vendirent leurs bêtes.
    Les jours suivants, il offrit même 300 € et ceux qui ne l’avaient pas encore fait vendirent les derniers ânes existants.
    Constatant qu’il n’en restait plus un seul, il fit savoir qu’il reviendrait la semaine suivante, et que, s'il y avait encore des ânes à vendre, il les achèterait 500 €. Et il quitta le village.

          Mais le lendemain, il confia à son associé le troupeau qu’il venait d’acquérir et l’envoya dans ce même village avec ordre de revendre les bêtes 400 € l’unité. Face à la possibilité de faire un bénéfice de 100 € dès la semaine suivante, tous les villageois rachetèrent leur âne, jusqu'à quatre fois le prix qu’ils l’avaient vendu et pour ce faire...tous empruntèrent !

          Les deux hommes d’affaire ne revinrent pas la semaine suivante, pensez donc, mais s’en allèrent prendre des vacances méritées dans un paradis (fiscal) et tous les villageois se retrouvèrent avec des ânes sans valeur, endettés jusqu’au cou, ruinés.
    Les malheureux tentèrent vainement de les revendre pour rembourser leurs emprunts : le cours de l’âne s’effondra ! Les animaux furent saisis puis loués...à leurs précédents propriétaires par le banquier !

          Le banquier, cependant, s’en alla pleurer auprès du maire en expliquant que s’il ne rentrait pas dans ses fonds, il serait ruiné lui aussi et devrait exiger le remboursement immédiat de tous les prêts accordés à la commune. Car la commune aussi, avait emprunté... Elle avait même emprunté gros. Moins gros que le pays, mais tout de même...
    Pour éviter ce désastre, le Maire aurait pu donner de l’argent aux habitants du village pour qu’ils paient leurs dettes, mais il préféra le donner...au banquier !
    Banquier, ami intime et premier adjoint, soit dit en passant...
    Or celui-ci, après avoir rétabli sa trésorerie, ne fit pas pour autant un trait sur les dettes des villageois ni sur celles de la commune et tous se trouvèrent proches...du surendettement.

          Voyant la préfecture prête à déclarer dans le rouge son budget et pris à la gorge par les taux d’intérêts, la commune demanda l’aide des communes voisines, mais ces dernières lui répondirent qu’elles ne pouvaient en aucun cas l’aider car elles avaient connu, toutes, les mêmes infortunes.
    Sur les conseils avisés - et désintéressés - du conseiller financier du banquier, toutes décidèrent de réduire leurs dépenses : moins d’argent pour les écoles, pour les programmes sociaux, la voirie, la police municipale... On repoussa l’âge de départ à la retraite, on supprima des postes d’employés communaux, on baissa les salaires et parallèlement on augmenta les impôts. C’était, disait-on, inévitable...
    Mais on promit de moraliser ce scandaleux commerce des ânes...

          Cette bien triste histoire prend tout son sel, quand on sait que le banquier et les deux escrocs sont frères et vivent ensemble sur une île des Bermudes, achetée à la sueur de leur front. On les appelle les frères Marchés.
    Et, très généreusement, ils ont promis de subventionner la campagne électorale des maires sortants...

          Cette histoire n’est toutefois pas finie car on ignore ce que firent les villageois et pour qui ils votèrent.
    Et vous, que feriez-vous à leur place ?...

    d'après une fable espagnole (auteur anonyme)          
    - Toute ressemblance avec une situation existante ou ayant existé ne peut être, bien sûr, que pure coïncidence -          

    septembre 2011






    L'authentique conservateur
    est celui qui sait que le monde n'est pas un héritage de ses parents mais un prêt de ses enfants.

    John James Audubon (1785-1851)          
    ornithologue, naturaliste et peintre des oiseaux...          

    Et, à propos de développement durable :
      Rien ne distingue davantage les oiseaux de l'homme que le fait qu'ils construisent
      et pourtant laissent le paysage dans le même état qu'avant.

    Robert Lynd (1879-1949)          
    auteur irlandais          

    août 2011






    Les lendemains qui chantent

    Nous y voilà, nous y sommes.
    Depuis cinquante ans que cette tourmente menace dans les hauts-fourneaux de l'incurie de l'humanité, nous y sommes.
    Dans le mur, au bord du gouffre, comme seul l'homme sait le faire avec brio, qui ne perçoit la réalité que lorsqu'elle lui fait mal.
    Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé. Quand je dis « nous », entendons un quart de l'humanité, tandis que le reste était à la peine.
    Nous avons construit la vie meilleure, nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusé.
    On a réussi des trucs carrément épatants, très difficiles, comme faire fondre la banquise, glisser des bestioles génétiquement modifiées sous la terre, déplacer le Gulf Stream, détruire un tiers des espèces vivantes, faire péter l'atome, enfoncer des déchets radioactifs dans le sol, ni vu ni connu. Franchement on s'est marré. Franchement on a bien profité.
    Et on aimerait bien continuer, tant il va de soi qu'il est plus rigolo de sauter dans un avion avec des tennis lumineuses que de biner des pommes de terre.
    Certes.
    Mais nous y sommes.
    À la Troisième Révolution.
    Qui a ceci de très différent des deux premières (la Révolution néolithique et la Révolution industrielle, pour mémoire) qu'on ne l'a pas choisie.
    « On est obligé de la faire, la Troisième Révolution ? » demanderont quelques esprits réticents et chagrins.
    Oui.
    On n'a pas le choix, elle a déjà commencé, elle ne nous a pas demandé notre avis. C'est la mère Nature qui l'a décidé, après nous avoir aimablement laissés jouer avec elle depuis des décennies. La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : Sauvez-moi, ou crevez avec moi (à l'exception des fourmis et des araignées qui nous survivront, car très résistantes, et d'ailleurs peu portées sur la danse).
    Sauvez-moi ou crevez avec moi.

    Évidemment, dit comme ça, on comprend qu'on n'a pas le choix, on s'exécute illico et, même, si on a le temps, on s'excuse, affolés et honteux.
    D'aucuns, un brin rêveurs, tentent d'obtenir un délai, de s'amuser encore avec la croissance.
    Peine perdue.
    Il y a du boulot, plus que l'humanité n'en eut jamais.
    Nettoyer le ciel, laver l'eau, décrasser la terre, abandonner sa voiture, figer le nucléaire, ramasser les ours blancs, éteindre en partant, veiller à la paix, contenir l'avidité, trouver des fraises à côté de chez soi, ne pas sortir la nuit pour les cueillir toutes, en laisser au voisin, relancer la marine à voile, laisser le charbon là où il est, – attention, ne nous laissons pas tenter, laissons ce charbon tranquille –, récupérer le crottin, pisser dans les champs (pour le phosphore, on n'en a plus, on a tout pris dans les mines, on s'est quand même bien marré). S'efforcer.
    Réfléchir, même.
    Et, sans vouloir offenser avec un terme tombé en désuétude, être solidaire.
    Avec le voisin, avec l'Europe, avec le monde.
    Colossal programme que celui de la Troisième Révolution.
    Pas d'échappatoire, allons-y.
    Encore qu'il faut noter que récupérer du crottin, et tous ceux qui l'ont fait le savent, est une activité foncièrement satisfaisante. Qui n'empêche en rien de danser le soir venu, ce n'est pas incompatible.
    A condition que la paix soit là, à condition que nous contenions le retour de la barbarie –une autre des grandes spécialités de l'homme, sa plus aboutie peut-être –.
    À ce prix, nous réussirons la Troisième révolution.
    À ce prix nous danserons, autrement sans doute, mais nous danserons encore.

    Fred Vargas                     
    Archéologue et écrivain                     

    avril 2011






    Peut-être notre destin est-il d'être toujours en chemin ?

    Voir la page du site de Dadaillou

    mars 2011






             "Il est grand temps que le souci d'éthique, de justice, d'équilibre durable devienne prévalent [face à] la pensée productiviste, portée par l'Occident [qui] a entraîné le monde dans une crise dont il faut sortir par une rupture radicale avec la fuite en avant du toujours plus, dans le domaine financier mais aussi dans le domaine des sciences et des techniques.
    Car les risques les plus graves nous menacent. Ils peuvent mettre un terme à l'aventure humaine sur une planète qu'elle peut rendre inhabitable pour l'homme.

             Le nazisme est vaincu, grâce au sacrifice de nos frères et sœurs de la Résistance et des Nations unies contre la barbarie fasciste. Mais cette menace n'a pas totalement disparu et notre colère contre l'injustice est toujours intacte.
    Aussi appelons-nous toujours à une véritable insurrection pacifique contre les moyens de communication de masse qui ne proposent comme horizon pour notre jeunesse que la consommation de masse, le mépris des plus faibles et de la culture, l'amnésie généralisée et la compétition à outrance de tous contre tous.

    À ceux et celles qui feront le XXIème siècle, nous disons avec notre affection :
    CRÉER, C'EST RÉSISTER.
    RÉSISTER, C'EST CRÉER.
    "

    Extraits de "Indignez-vous" de Stéphane Hessel (éditions indigène - 3€) que je vous recommande !
    www.indigene-editions.fr

    février 2011






    Un p'tit bonheur sur une page,
    Une douceur... pour l'Education Nationale.

    Voir la page de Maya

    janvier 2011






    C'est en gardant le silence
    alors qu'ils devraient parler,
    que les hommes deviennent des lâches.


    Abraham Lincoln

    novembre 2010







    "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit."

    Article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme
         

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    novembre 2010






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