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L'église de La Chapelle Gonaguet , sous le patronage de Notre Dame de l'Assomption et de Saint-Michel Archange, est citée en 1199 ( date de sa probable construction ) dans le cartulaire de Chancelade ( Capella d'Agonaguet )

Elle marque le passage du roman au gothique.

La nef mesure 17m45 sur 5m20.
Elle a été retouchée au XIVème siècle
et au XVIème siècle.
Le maître autel est en bois sculpté.

On peut y admirer un remarquable retable
du XVIIème siècle.


       Les registres paroissiaux, dès 1662, portent " paroisse de Notre Dame de la Chapelle Gonaguet " et paroisse " Sainte-Marie de la Chapelle Gonaguet ".
Deux patrons sont indiqués sur la cloche qui date de 1807.
On y lit :
parrain Jean Bardy curé,
marraine Dame Marguerite Labrousse,
patronne principale : l'Assomption de la Vierge,
patron secondaire : Saint-Michel ,
Napoléon Bonaparte, Empereur des Français, Mathieu Mazeau Maire, Martin fondeur 1807.

Cette cloche pèse environ 600 kg.
Elle a été fondue avec le bronze provenant des canons enlevés aux Autrichiens par Napoléon lors de la victoire d'Austerlitz, le 2 décembre 1805.



       Le retable de chêne du XVIIème siècle, classé monument historique, a été remarquablement restauré.
Il comporte quatre colonnes à chapiteaux, quatre statues ( deux évêques et deux anges, dont saint Michel ) et quatre tableaux.
Le tableau central représente la crucifixion, le tableau supérieur représente saint Michel et les deux tableaux latéraux représentent, à gauche sainte Barbe, et à droite sainte Radegonde.
Le grand tableau central comporte, à sa base, le blason de d'ALESME de la BLEYNIES de la ROCHE des BRUNIES de la CHAPELLE GONAGUET.

                         
Vue de biais du blason, caché par le tabernacle...

Cette famille, connue dès le milieu du XVIIème siècle, a produit un grand nombre de personnages distingués dans la magistrature, à Bordeaux.
Elle a donné 4 Maires à Périgueux, tel Jean d'ALESME, de 1620 à 1624 Conseiller du Roi au siège Présidial et Sénéchal de Périgueux.
La famille d'ALESME a fait ses preuves devant M. Chérin fils, pour les Écoles Royales Militaires ; elle a été maintenue et a voté aux Etats Généraux de 1789, dans l'Ordre de la Noblesse.



       À la Révolution, le presbytère fut vendu le 30 mai 1791 à Jean BOYER pour la somme de 900F.

       La restauration religieuse se fit sous Bonaparte. Les presbytères sont remis aussitôt aux curés et desservants.
Les premiers ecclésiastiques revenus dans les paroisses, dès la liberté rendue au culte, revendiquent la fonction d'instituteurs pour bénéficier du logement. Ils y mèneront une vie de pauvreté, le gouvernement assurant, parfois, un minimum de traitement de 260Frs.
C'est ainsi que le curé SOLLIER quittera La Chapelle où on ne lui sert pas le traitement promis. Aussitôt, le curé BARDY, de Lisle, le remplace... car lui-même s'éloigne de Lisle où on ne lui a rien acquitté !

       Le dernier curé résidant à la Chapelle, l'abbé Jean-Jules IMBERT, habitera dans l'actuelle mairie (presbytère de l'époque). Après son départ, le clocher de la Chapelle Gonaguet sera desservi par le curé de Mensignac.
Était-ce en souvenir d'autrefois ? Je ne sais, mais toujours est-il que, pendant des années encore, le curé de Mensignac séjournait chaque année dans l'ancien presbytère, à Noël, à l'occasion de la messe de minuit...
Après le départ du curé IMBERT, ce bâtiment sera loué. C'est ainsi que Jacky DUPONTEIX, des Reyssoux, y naîtra, ses parents étant locataires de ce bâtiment de 1946 à 1956.
Gilbert DUPONTEIX, son père, sera secrétaire de mairie de 1945 à 1964 (voir page des chapelois d'antan). Et le petit Jacky fera office d'enfant de chœur jusqu'à ses 16 ans...pour 20 cts !



       Le 15 novembre 1820, l'Ordonnance du Roi ( Louis XVIII ) autorise l'acquisition d'un terrain appartenant à Mme Veuve SEGUY pour y transférer l'actuel cimetière, moyennant 140F.
Celui-ci sera agrandi en 1953, puis à nouveau en 1985, sur un terrain que M. de BROVES cèdera à la commune pour le franc symbolique.
De 1943 à 1946, M. COURNIAC assurera le service de fossoyeur, puis, de 1946 à 1965, ce sera M. Henri GADEAUD.

       Le temps n'est pas si lointain où le corbillard emmenait les morts à leur dernière demeure. C'était un corbillard noir et blanc, orné de pompons argentés. A l'intérieur, une caisse en bois renfermait le cercueil que l'on faisait glisser avec un bruit sinistre. Un drap mortuaire, passablement verdi, recouvrait l'emplacement du corps.
Le corbillard était tiré par le cheval poussif de M. DESJEAN, puis de M. LAFORCE et enfin, de M. RAPNOUIL. Les "Hue ! " scandaient le grincement des roues. La famille et les amis suivaient à pied. Lorsque le mort venait d'un hameau voisin, il fallait parcourir plusieurs kilomètres, l'été, sous un soleil de plomb, l'hiver, sous le froid piquant ou la pluie battante...
Cette coutume disparut... avec la mort du dernier cheval, en 1953.
Le corbillard fut vendu 500 F, dans les années 70, pour libérer le local à côté de la halle...
A la disparition du cheval, une décision s'imposait : M. BAUGIER accepta de conduire les morts dans la voiture dont il se servait pour livrer le pain, entre deux tournées, jusqu'en 1957, date à laquelle M. Abel GADEAUD prit la relève...
C'était M. BEYNEY, de Bussac, qui fournissait les cercueils.
Et ce n'est qu'en 1965 que M. DESMOULIN, Maire, signa une convention avec les Pompes Funèbres Générales de Périgueux.



ANCIENS CURÉS DE LA CHAPELLE GONAGUET

ROUMY Jean 1626          BARDY-DELISLE 1807
GRILLET Laurent1662AGUILARD1820
DELPOUCH Vic1663OCGOA Jean (Espagnol)1825
LABORIE1664MARTIN DE LASSALLE1846
ROUX-GUILHEM Guillaume1674LORBLANCHIS1850
DARFEUILLE1732ST CYR Jean Stanislas1851
DUCHASSAING DELASALLE Elie Joseph1735DURAND Charles1868
LAGRANGE Claude*1738MOURGOUX Jean1882
SOLHIER Gaston*1758LABORIE Philippe Gabriel1883
ANGLADE Jean-Jacques*1792  

* Elie Joseph DUCHASSAING DELASSALLE fut inhumé dans l'église en 1738.
* Claude LAGRANGE fut inhumé, lui aussi, dans l'église en 1758.
* Quant à Gaston SOLHIER, natif de Périgueux, insermenté, il s'exila en Espagne en 1792.
Il revint plus tard et, devenu chanoine honoraire de Périgueux le 2 février 1822, mourut le 13 mai 1836.

       Le dernier curé résidant à La Chapelle sera l'abbé IMBERT, arrivé dans la commune en 1908 (?). Il allait régulièrement manger à Porchère, chez les HOMERY...
La paroisse sera ensuite administrée par les abbés PIGOT, MENU, HUGON en 1947 et MAJDA en 1968, tous curés de Mensignac.
Le Père HUGON était un homme aigri, bougon, désagréable et qui laissera des souvenirs cuisants aux enfants du catéchisme. Et si l'on ne se souvenait plus que Dieu est Amour, il vous en tombait deux sur les joues qui étaient sensées vous rafraîchir la mémoire !!! Lui aussi, traditionnellement, partageait un repas par mois avec les HOMERY, à Porchère...
Le Père MAJDA, lui, fut plus doux et moins expéditif, fort heureusement. Il décèdera le 6 juin 2000.
Ce sont les chanoines de Saint-Augustin de CHANCELADE qui assurent les offices à La Chapelle.

       Depuis 1997, le diocèse de Périgueux a remodelé les paroisses. LA CHAPELLE GONAGUET, avec les communes d'AGONAC, BIRAS, BUSSAC, CHAMPCEVINEL, CHANCELADE, CHÂTEAU L' ÉVÊQUE, EYVIRAT, MARSAC, MENSIGNAC et SAINT-FRONT D'ALEMPS forment une seule paroisse : " Saint-Vincent sur Beauronne ".

       A propos de l'abbé IMBERT, le Maire propose au Conseil Municipal, en 1919, de lui voter une subvention de 65F pour l'aider à ériger une plaque commémorative aux morts de la grande guerre, plaque que l'on peut toujours voir à l'église.
En 1920, le Maire expose au Conseil Municipal que le brave curé IMBERT n'a pas payé le montant du loyer du presbytère au cours des années 1915, 1916 et 1917, pendant qu'il était... mobilisé ! A l'unanimité, le Conseil Municipal décide d'annuler cette dette de... 25F.

Les liens cordiaux entre Église et État ne s'arrêtèrent pas là, puisqu'en 1935, l'Évêque de Périgueux, Monseigneur GEORGES LOUIS, est venu en visite officelle à La Chapelle Gonaguet...
Monseigneur GEORGES LOUIS, prédécesseur immédiat de Mgr PATRIA, a été évêque à Périgueux de 1932 à 1965.



       En 1998, le diocèse de Périgueux a remodelé les paroisses. Depuis lors, LA CHAPELLE GONAGUET, avec les communes d'AGONAC, BIRAS, BUSSAC, CHAMPCEVINEL, CHANCELADE, CHÂTEAU-L' ÉVÊQUE, EYVIRAT, MARSAC, MENSIGNAC et SAINT-FRONT D'ALEMPS forment une seule paroisse appelée SAINT-VINCENT SUR BEAURONNE, en souvenir de l’ordination de saint Vincent de Paul à Château l’Evêque, en l’an 1600.

       En 1976, quelques travaux ont été réalisés sur la façade de l’église, mettant en valeur son portail en supprimant un auvent à l’entrée. D’autres travaux, au chevet de l’église, du côté du monument aux morts, ont permis la réouverture d’un vitrail qui avait été muré.

       Mais notre église, en son intérieur, aurait besoin d’une bonne cure de rajeunissement. Le temps impitoyable y creuse déjà ses sillons...



C'est Ernest CHOURY qui a sculpté l'autel de la Sainte Vierge en 1900...
     
Et ce sont les Guides de France qui, au printemps 2005, l'ont restauré,
sous l'œil vigilant de M. FAVRIT...


La Vierge à Fontenille,
carte postale envoyée en 1918.
Cliquez pour agrandir
On notera que cette Vierge de Fontenille a été déplacée, il y a une dizaine d'années,
pour être ramenée dans l'église.
Elle sera ainsi sauvée des intempéries qui la menaçaient.


       Durant des années, le 15 août rassemblait les Chapelois pour une courte procession qui menait les paroissiens de l'église jusqu'à Fontenille. Là, dans une recoin rocheux, en bordure du chemin, coulait, et coule toujours, une source : la source de Fontenille. Elle appartenait à la famille de MONTIFAULT, aujourd'hui de BROVES, qui la laissait en libre accès. Elle était toujours bien entretenue et, dans un trou du rocher, on avait installé une statue de la Vierge, d'abord blanche, puis remplacée par une autre plus colorée. Ces processions étaient toujours très suivies et le lieu se prêtait à la prière en ces journées chaudes de plein été : espace ombragé, air humidifié par l'eau qui ruisselait dans un doux clapotis, végétation de fougères légères animées au moindre souffle... L'eau, elle-même, était bénéfique : elle recelait quantité de sangsues que l'on utilisait fréquemment pour réduire fièvres et congestions.
Il est dommage que ce lieu historique ne soit aujourd'hui laissé quasi à l'abandon. Il est vrai que la proximité d'une station d'épuration municipale, avec ses odeurs peu râgoutantes, ne prête pas à ré-habiliter ce lieu...
voir aussi quelques photos d'époque



       Comme dans beaucoup de communes de France, subsistent encore aujourd'hui quelques croix, témoignage de la foi chrétienne de nos aïeux. Beaucoup, hélas, disparaissent dans la plus grande indifférence...

       Pour ramener la pratique religieuse, perdue après la révolution, l'Eglise fit appel aux missionnaires.
Pour clôturer ces "missions", prêchées durant 8 jours à 6 semaines dans les paroisses, on plantait "une croix de Mission". Puis les missionnaires se firent de plus en plus rares et seront définitivement dispersés en 1960.
En 1928, l'abbé DENIS a prêché une Mission à La Chapelle Gonaguet, d'une durée de 2 semaines.
Cette Mission fit suite à ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui un audit au terme duquel l'abbé BERNARET déplora, pour les communes du canton de St-ASTIER, " l'abus de vin, de jeu, de bal, l'ignorance, les danses effrénées, le travail du dimanche, l'usure, le marché à Périgueux, les esprits assez froids, le trop de superstitions, l'indifférence religieuse "...
Le Père ANGLADE est venu deux années de suite, en 1953 et en 1954. Ces Missions ont duré un mois entier chacune, ponctuées de prières et de réunions à l'église, de mimes de scènes d'Évangile que l'on jouait devant une assemblée... Les réunions étaient ciblées : parfois pour tout le monde mais parfois pour les hommes uniquement... Le Père ANGLADE allait de maison en maison apporter la Bonne Nouvelle et l'église était pleine.
La croix de Porchère, fabriquée par Irénée JANAILHAC a été plantée en souvenir de ces deux Missions...

       Il y avait aussi les "croix de Rogation" qui pouvaient être plantées pour les Rogations, trois jours de prières et de processions précédant le jeudi de l'Ascension.

GALERIE des CROIX de LA CHAPELLE

au bourg
à la Beaucherie
devant l'école
à Porchère
à Merlande
au Temple
aux Basses Veyrinas


Trois croix ont aujourd'hui disparu :
  • la croix du village des Reyssoux
  • la croix des Jalajoux
  • et la croix qui se trouvait en face des écoles...
Quant à celle de La Beaucherie... une action municipale s'imposerait !


       Pour clore l'inventaire des croix sur la commune de La Chapelle, il existe une relation entre une cérémonie à caractère laïque et religieuse. Il ne s'agit pas de l'implantation d'une croix, mais d'une colonne en fonte, haute de 15 pieds, plantée par les municipalités de BIRAS, BUSSAC, CHÂTEAU L'ÉVÊQUE et LA CHAPELLE GONAGUET au point précis où les territoires de ces 4 communes se rencontrent.
Le 10 juillet 1870, Maires en tête de leurs administrés, Clergé des quatre paroisses, tous en recueillement et en prière se retrouvèrent pour la bénédiction de cette colonne.
Cette cérémonie s'acheva sur un banquet fraternel regroupant de nombreux convives des 4 communes.
Neuf jours plus tard, la guerre éclatait...



GALERIE de quelques ÉVÈNEMENTS RELIGIEUX

1910
1910
1920
1933
1935
1935
1939
1942
1942
1943
1944
1958
1965
1998




Et, pour terminer, voici QUELQUES VUES INTÉRIEURES de notre église...

La porte d'accès au clocher et son escalier en colimaçon...



En arrivant sur la tribune :
le chœur et l'occulus...


L'arrivée dans clocher, poussière et fiente garanties !...


Au dessus du chœur...

Départ d'un second escalier qui s'enfile dans le mur sud...
Hélas, comblé de... gravas !!!


Bien sûr,
notre église mériterait
une bonne cure de rajeunissement...

Le temps impitoyable
y creuse déjà ses sillons...

Mais quelle volonté peut-il germer
quand l'espérance s'abîme
sous le poids de l'intérêt,
maître-mot de ce siècle en dérive ?



M. Favrit qui, fidèlement, jour après jour, et depuis des années,
ouvre, ferme et entretien notre église, bénévolement...




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