pour revenir au menu, réduire ou fermer la page

G. Bernanos






Certains historiens pensent que GONAGUET vient sans doute d'une fontaine que l'on désigne encore sous le nom de "GOT" ou "GUET", alimentée par le ruisseau de Merlande.

Lucien SENRENT, un ancien du village aujourd'hui disparu, et qui habitait au bourg, à côté de la boulangerie, expliquait que pour se rendre au prieuré de Merlande, il fallait, autrefois, traverser le ruisseau partant de Merlande et passant au fond du vallon des Brunies : le Go, "à pieds", qui en patois ancien se dit "a guet", d'où le nom du bourg : on se rendait au prieuré en traversant le Go à guet...

Mais la vérité est ailleurs !












Au XIIème siècle, c'était ECULESIA D'AGONAGUET.
En 1199, CAPELA D'AGONAGUET.
(Ce qui indiquerait notre église aurait été bâtie à la fin du XIIème siècle)
Et en 1380, GONAGUETAM.


Le Marquis de Saint-Aulaire a présenté un sceau rond en cuivre datant des premières années du XVIème siècle, qui avait été trouvé en 1849, dans les ruines d'un vieux château en BRETAGNE. Selon M. Lacabane, ce serait le sceau de la justice ou juridiction de GUENAGUET, aujourd'hui LA CHAPELLE GONAGUET qui appartenait sans doute à la maison des BOURDEILLES. Il paraît avoir été donné en engagement et représentation de sa dot à Marguerite de Bourdeilles.
La légende des Armes réunies sur ce seau est celle-ci :

S:DES:ACTES:DE:LA:COVRT:DE:GVENA ( GUENAET )

Monsieur de Froidefond pensait que les Armes pouvaient être, en effet, celles de la famille de Saint-Aulaire, originaire de BRETAGNE.



Au XIVème siècle, GONAGUET était un ancien repaire noble mouvant du pariage entre le Chapitre de Saint-Front et le Roi, qui dut céder plus tard leurs droits en entier ou en partie, au XVIIème ou XVIIIème siècle, à la famille d'Alesmes et à la famille de Laulanie de Sudrat.



LES CLASSES SOCIALES AU DÉBUT DU SIÈCLE

L'égalité des citoyens a été proclamée par la IIIème République. Cette égalité n'existait pas dans la vie courante. Avant la guerre de 14-18, la société était très cloisonnée.

Trois grandes classes sociales cohabitaient alors dans notre commune : la paysannerie agricole, la bourgeoisie et la noblesse.

  • Métayers et journaliers étaient les plus nombreux. On pouvait y adjoindre l'artisanat et, juste au-dessus, les petits propriétaires qui vivotaient sur quelques hectares de terre...
  • La bourgeoisie qui se composait de propriétaires d'une ou deux métairies ( MM. Ruelle, Marchadier, Laborie, Lassagne, Vigier, Hautefort et Charles Laborie, propriétaire d'une tuilerie mécanique aux Landes ) ainsi que les fonctionnaires ( percepteurs, juges, receveurs, notaires de Périgueux, qui possédaient des résidences secondaires à La Chapelle )
  • La noblesse avec ses clivages. Chez nous, il s'agissait de moyenne noblesse :
    • Le Colonel de Montifault, Vicomte, propriétaire de six métairies importantes.
      ( voir maison au cèdre ) .
      Pour gérer ses biens, il faisait appel à un régisseur. Henri Chateaureynaud et Roger Laforce furent les derniers régisseurs.
    • M. Pinoteau, Baron et propriétaire aux Brunies, qui avait mis en place une crèmerie moderne et exploitait de nombreux vignobles. M. Feydy était son régisseur.
    • M. de Labrousse, propriétaire sur la commune, mais résidant à Lisle.

Si, par impossible, vous ne saviez pas bien faire la différence entre un homme riche et un homme pauvre
(dans notre République de liberté, égalité, fraternité ce n'est pas toujours évident)
vous trouverez ici quelques indices...




Au centre du village, une église du XIIème siècle domine les toits alentour.

A quelques mètres, derrière un haut mur de pierres, un cèdre séculaire trône dans la cour d'une ancienne demeure , dont l'origine se perd dans la nuit des temps.
Le Dr. Agnant Seguy, médecin à Périgueux et Maire de la commune de 1844 à 1864, y habita, avant qu'elle ne passe aux de Montifault puis aux B..

le cœur du village, en 1948

Cliquez ci-dessous pour une
vue générale du village d'autrefois...


vue générale du village, avec son église et son cèdre...



Il y aurait eu, aux Basses Veyrinas, un prieuré, contemporain de celui de Merlande et transformé plus tard en couvent...
On peut penser que la Révolution lui aurait été fatal...



Il existe, aux Genêts, une maison noble, restaurée dans les années 60 par M. et Mme ESTRADE, dont l'histoire est contée par Jean SECRET, écrivain périgourdin.
Au XVIIème siècle, elle appartenait aux Roux de Lusson, alliés aux Talleyrand-Périgord. Mais on ignore les familles d'origine, en particulier celles du XVIème siècle, propriétaires de la maison à l'époque où furent percées les fenêtres à meneaux qui ornent la façade est.



A une demi-lieue au sud-est de La Chapelle Gonaguet, dominant un vallon où coule un ruisselet, "le Got", aux Brunies, fief des d'Alesmes, se dresse un logis du XVIIème siècle.

Cette demeure au toit d'ardoise serait une dépendance des Templiers installés aux Andrivaux. A l'origine, elle ne comprenait qu'un rez-de-chaussée. Le 1er étage a été édifié au XVIIIème siècle.

Après les d'Alesmes, à partir de 1800 environ, cette demeure fut occupée par les familles de Glane, Basbayon, Pinoteau et de Rivasson, ces changements de propriétaires se faisant tous par lien de parenté.
En 1957, la demeure change radicalement de propriétaire en étant vendue à M. Monzies, réfugié d'Afrique du nord dont le fils, François Monzies, sera conseiller municipal du Dr Rousseau (voir photo) . Celui-ci morcellera sa propriété, ouvrant les Brunies à un urbanisme qui vit "fleurir", sur tout le coteau du vallon du Got, quelques dizaines de nouvelles habitations...
Le château sera revendu, en décembre 2008, à M. Jourdin lequel envisage, avec courage, une restauration qui s'impose...

Dans "les misérables" (1862), Victor Hugo la cite et y fait passer Jean Valjean au cours de son voyage de Toulon à Paris.
Si le grand poète a choisi ce lieu, c'est tout simplement parce qu'il y a séjourné.
En effet, le général Pinoteau, dont le fils, Armand Pinoteau fut propriétaire de la demeure des Brunies, avait pour frère d'armes un certain général Hugo, non pas Joseph Léopold Sigisbert Hugo (1773-1828), père de l'écrivain, mais le frère de ce dernier, Louis Joseph Hugo (1777-1853) et qu'il rencontrait bien souvent à Périgueux en sa résidence de l'hôtel de la division.

Guy PENAUD, historien et auteur de nombreux articles, en rédigea un concernant le lien entre les Brunies et Victor HUGO. (voir l'article)

Au début du siècle dernier, M. Pinoteau a installé un "bélier hydraulique" pour alimenter en eau sa propriété.

     



Voir aussi une photographie administrative de notre commune en 1908...



A proximité des Brunies, la forêt de Lansinade abrita de nombreuses seigneuries, en raison, sans doute, de la présence des Templiers aux Andrivaux, avant de devenir...
... un dépôt d'ordures ménagères!
Auparavant, Lansinade était une petite exploitation agricole, avec sa maison d'habitation, détruite en 1973.
Jean Mossion fut le dernier exploitant de cette ferme.
On le voit ici, devant la fenêtre de sa cuisine, entre Wenda, sa chienne, et la Fauvette, une vache à la "personnalité" bien trempée, capable de travailler toute seule au sarclage des pieds de tabac sans arracher un seul pied, mais capable aussi par moment de refuser d'avancer, se plantant là, les 4 pattes écartées, n'ayant peur ni de l'aiguillon ni des coups et que seul un torchon de paille enflammé faisait obéir !



Certains lieux-dits de la commune ont une origine facile à déterminer et une signification évidente.
C'est le cas des lieux-dits suivants :

FONTENILLE : la petite fontaine ( dérivé du latin "fons", source )
(Les) JARTHES : les jardins ( mot d'origine germanique "gard", jardin )
ENVAURE : désigne un ravin ( du gaulois "Vabero", ruisseau )
GENÊT : du latin "Aginesta", genêt
(Puy) AURIOL : du latin "Auréolus", loriot
(Le) PAVILLON : tente ou petite construction
PORCHÈRE : du latin "porcus", porcelets
FEYTAUD : nom d'homme latin, "Festus"
VEYRINAS : nom d'homme gallo-romain, "Vassilius"
(La) LANDE : vaste espace non cultivé
FROMENTIE : terre à blé
Les PLACES : espace plat
(Les) BARRES : occitan "Barri", rempart
Les GRANGES : pièce où l'on conserve le grain
Les REYSSOUX : de l'occitan "raïsse", friche aride en petite pente ravinée
(La) BAUCHERIE : personne qui tuait ou élevait les boucs
MERLANDE : "mare-lande", mauvaise lande humide
ou encore, d'après Bullet, "mer lande", vaste solitude
(Le) CAILLOU : sol pierreux (calcaire)
(La) GALOCHE : de "galoche", chaussure à semelle de bois, nécessaire à cause du sol argileux


Six villages ont complètement disparu :
l'Espagnol, les Sept Chevaux, Perpetuaux, le Cros de la Rode, Frateau, les Claveloux

A la fin du XIXème siècle, les Frateaux ne sont déjà plus que des ruines et les Claveloux sont inhabités, malgré six maisons restées debout.

En 1878, le Préfet de la Dordogne publie une carte de la région.



Construite en 1875, mise en service le 19 décembre 1881, la ligne de chemin de fer Périgueux-Ribérac fut déclassée le 12 novembre 1954...



C'est le 14 juin 1891 que les derniers loups impopulaires qui erraient dans les bois de Chancelade, Lansinade et Merlande furent tués.
Pour en venir à bout, on organisa des battues, on posa des pièges, on mit du poison et on offrit des primes...
Marie-Thérèse MARCHADIER, du Sézalard, racontait qu'une fois, en descendant prendre le train pour aller à Cognac (où elle habitait plus jeune), elle avait rencontré des loups... Nous étions à la fin du XIXème siècle...



On pourrait dire que les années 20 furent les "années-lavoirs" ! ...
Jugez plutôt :
  • 1922, construction d'un lavoir, au bourg
  • 1923, construction d'un lavoir aux Reyssoux
  • 1924, construction d'un lavoir à Merlande
Avec celui des Places, ce sont quatre lavoirs, quatre rendez-vous de lavandières, quatre lieux symphoniques pour battoirs et langues agiles qui devaient être autant de centres de radiodiffusions locales...



C'est aussi en 1922, le 17 avril pour être précis, que fut décidé l'érection d'un monument aux Morts à la mémoire des enfants de La Chapelle Gonaguet, morts pour la France.
Par l'application d'une ordonnance du 10 juillet 1916, l'accord pour la réalisation des travaux fut donné le 2 juin 1922.
Les travaux furent réalisés par Monsieur Courniac et Monsieur Gervaise pour la somme de 2967 Frs.
Le financement par souscription auprès des Chapelois a rapporté la sommme de 718 Frs.
Le monument a été livré le 15 septembre 1922 et réceptionné le 7 novembre 1922.

"MORTS pour la FRANCE" 1914-1918
"MORTS pour la FRANCE" 1939-1945
Albert LASSAGNE
Robert MARCHADIER
Gabriel POGNAC
Baptiste PEYRONNY
François PICHARD
Louis PIGEASSOU
Jean PINOTEAU
Jean REBILLOU
Éloi ROBERT
Louis SIMON
Gustave TESTUT
Arthur TRIMOULET
René BEYLY
Georges BOURGOIN
Adrien CHAMINADE
Gustave CLIN
François COLOMBIER
Raphaël DESCHAMPS
Michel HARDY
Gabriel LABORIE
Marcel LACOSTE
Jean LACOTE
Paul LACOTE
Raphaël LAUDY
Pierre GOUDARD
Raymond VALLETTE
André CHÂTEAUREYNAUD
Michel DE BROVES

      
Congrès militaire cantonal en 1930
      
Cérémonie au monument aux morts en 1946



deux haïkus
(le haïkus est un poème court de 17 syllabes)
composés par les enfants du CM2 de l'école de la Chapelle,
à l'occasion de la cérémonie du 8 mai 2006.



Du goudronnage de nos routes et de l'adduction d'eau...

Nous sommes bien au pays de l'homme, mais nous avons abandonné les charrettes à bœufs sur la route empierrée pour les premières voitures sur macadam dans les années 40 (peut-être même 30).
Par contre la route qui conduit du CD1 aux Reyssoux a été goudronnée en 1960. Et celle qui part des Reyssoux et rejoint la route de Ribérac devra attendre encore quelques années...

L'eau courrante est arrivée sur la commune par le château d'eau de Dourle, d'abord aux Reyssoux en 1965 et l'année suivante en 1966 au bourg. La commune ne sera alimentée en totalité que sous le "règne" du dr Rousseau, entre 1970 et 1975.



Un mot sur le climat...

Depuis une dizaine d'années, nous nous lamentons sur le dérèglement de notre climat : plus de saison, sècheresses chroniques, hivers sans froid...
Il semble cependant que, depuis plusieurs dizaines d'années, nous soyons choyés par Dame Nature ! Pour vous en convaincre, jetez donc un coup d'œil sur les évènements qui ont ponctué l'histoire de La Chapelle Gonaguet, vous risquez d'être surpris !

Les météorologues, d'ailleurs, ne cessent pas de nous indiquer que ces phénomènes ont toujours existé et qu'il y a toujours eu des alternatives de périodes climatiques...
N'y a-t-il pas eu deux hivers très froids de 1985 à 1987, et celui, un peu moins froid, de 1996-1997 ?
N'y a-t-il pas eu les sécheresses des années 70-80 qui, déjà, sont de l'histoire ancienne ? Et celles de 1994-95 qui sont plus ancrées dans les mémoires...
N'y a-t-il pas eu les chutes de neige de 71-72, celles de 85 et enfin celles de janvier 97 ?
Il est vrai que du côté météorologie, nous avons la mémoire courte...

Seule, peut-être, la fameuse tempête de décembre 99 reste marquée dans les mémoires. Pour les gens, il y a l'avant-tempête et l'après-tempête... Et il est vrai que les bois portent, encore aujourd'hui, maintes cicatrices bien visibles de ce soir fou... qui marqua de son emprunte le passage d'un siècle à l'autre...

La pluviométrie moyenne à La Chapelle Gonaguet est de 875m/m...
Or, Paris et l'Ile de France, la Bretagne, la Normandie, régions réputées pluvieuses, ont des moyennes de l'ordre de 680 à 700m/m ! Bien sûr, et c'est ce qui est trompeur, ces régions compte un nombre de jours arrosés bien supérieur au nôtre...
Certains secteurs de la plaine de Beauce ont des pluviométries de l'ordre de 600m/m seulement !
Micros-climats obligent...

Et puis, ne l'oublions pas, nous sommes toujours dans la période chaude de l'ère glaciaire dont la dernière période froide date de 20 000 ans environ... Qu'est-ce que 100 ou 200 petites années à côté ?



J'ai rajouté deux pages supplémentaires sur la commune...

La première est pour vous, si vous aimez les petits fours ! ...


Et la seconde si, pour accompagner ces petits fours,
vous ne dédaignez pas l'eau pure de notre campagne...




EVOLUTION de la POPULATION entre 1881 et 1999


Pour en savoir plus, rendez-vous sur la présentation de la commune...




Vue aérienne de la Chapelle, en août 1988...


On remarquera le nombre de petits jardins ça et là, que les pelouses (ou pire, du goudron) ont remplacés aujourd'hui...
Une tradition à retrouver ?...






pour revenir au menu, réduire ou fermer la page